Le président d'honneur du Front national, Jean-Marie Le Pen, a contesté jeudi devant le tribunal de l'UE à Luxembourg la sanction financière dont il fait l'objet de la part du Parlement européen, sur fond d'emploi fictif présumé de Jean-François Jalkh, un cadre du parti.
"A mon avis, le procès est bon." Jean-Marie Le Pen, accompagné de Bruno Gollnisch et de Jean-François Jalkh, est arrivé jeudi matin au tribunal de l'Union européenne (TUE) en chaise roulante, en raison d'une récente opération. "A mon avis, le procès est bon, ça ne veut pas dire pour autant qu'il sera gagné", a-t-il déclaré à l'issue de l'audience. L'affaire a été mise en délibéré et la date de la publication de la décision n'a pas été communiquée par la Cour. L'avocat de Jean-Marie Le Pen, Me François Wagner, a dénoncé une "partialité et une discrimination de la part du Parlement européen".
"Ce n'est pas à Le Pen d'apporter les preuves du travail de ses assistants." Le Parlement réclame à l'eurodéputé 320.000 euros pour l'emploi en tant qu'assistant entre 2009 et 2014 de Jean-François Jalkh. Il a déjà commencé à récupérer les sommes litigieuses, en ne versant à Jean-Marie Le Pen que la moitié des 6.200 euros de son indemnité mensuelle d'élu. De son côté, la représentante du Parlement européen, Me Sybille Seyr, a souligné l'absence de preuves du travail apporté par Jean-François Jalkh. "Ce n'est pas à Jean-Marie Le Pen d'apporter les preuves du travail de ses assistants", a argué Me Wagner, "mais bien au Parlement de prouver l'inexistence du travail des assistants".
Ironie de l'histoire, c'est lui qui présidait le bureau exécutif du FN qui avait décidé d'exclure Jean-Marie Le Pen du parti d'extrême droite en août 2015.