Après Sylvie Goulard ou Marielle de Sarnez, toutes deux mises en examen, François Bayrou est à son tour mis en examen dans l'affaire des emplois présumés fictifs du MoDem. Le président du parti centriste est soupçonné de "complicité de détournement de fonds publics". L'ancien ministre de la Justice d'Emmanuel Macron est resté environ dix heures dans le bureau des juges d'instruction Charlotte Bilger, Bénédicte de Perthuis et Patricia Simon au tribunal de Paris, répondant point par point à toutes les questions qui lui étaient posées, selon des sources concordantes.
Les magistrates cherchent à déterminer si des assistants parlementaires, qui travaillaient aussi à temps partiel pour le MoDem, ont réellement effectué les tâches financées par les crédits européens ou si ce montage servait à financer frauduleusement la masse salariale du parti. Elles soupçonnent François Bayrou d'être responsable de l'ensemble du système présumé reproché au parti centriste.
Une mise en examen "totalement infondée" selon la défense
"Cette mise en examen, annoncée à l'avance dans les journaux, a été décidée à l'encontre de tous les éléments de preuves produits", a réagi auprès de l'AFP Me Pierre Cornut-Gentille, avocat de François Bayrou. "La suite de l'instruction démontrera qu'elle est totalement infondée".
L'ouverture d'une enquête préliminaire du parquet de Paris, en juin 2017, avait entraîné la démission de François Bayrou du poste de ministre de la Justice, de même que celles de Marielle de Sarnez du poste de ministre des Affaires européennes et de Sylvie Goulard du poste de ministre des Armées. Depuis le 15 novembre, plusieurs figures du MoDem, dont l'ex-eurodéputée et actuelle vice-gouverneure de la Banque de France Sylvie Goulard, l'ancien garde des Sceaux Michel Mercier ou encore le directeur financier du parti centriste Alexandre Nardella, ont déjà été mises en examen dans ce dossier.