Les assureurs ont concédé un gel des primes l'an prochain aux entreprises des secteurs les plus touchés par la crise sanitaire et économique liée au Covid-19, alors que le gouvernement a aussi renoncé à rendre obligatoire une future assurance pandémie. Un accord a été trouvé lundi 7 décembre pour les entreprises de moins de 250 salariés de l'hôtellerie, des cafés, de la restauration, ainsi que l'événementiel, du tourisme, du sport et de la culture. Insuffisant, selon Xavier Bertrand, président de la Région Hauts-de-France, qui charge le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, sur Europe 1.
Un accord insuffisant
"Il y a deux possibilités, soit Bruno Le Maire se fait rouler dans la farine, soit Bruno Le Maire nous roule dans la farine", dénonce-t-il. "On nous dit, 'demain les restaurateurs, par exemple, ne verrons par leurs primes augmenter'. Mais il faudrait en plus qu'ils disent merci ?". L'élu dénonce l'abandon de nouvelles garanties pour les assurés, puisque le gouvernement a renoncé à une "assurance pandémie obligatoire".
"Le ministre de l'Economie et des finances, soit il s'est fait avoir comme un bleu, soit il essaye de nous faire prendre des vessies pour des lanternes", assure Xavier Bertrand. "J'ai été assureur agent général, du côté des agents généraux c’est-à-dire du côté de ceux qui se battent pour défendre leurs clients pas des dirigeants d'entreprise. J'ai des contacts avec des assurés, donc j'ai une certaine vision. L'assurance a un rôle particulier, c'est ce qui vous permet quand vous avez un sinistre, un accident, de ne pas sombrer, de pouvoir repartir. Il n'y a pas seulement un rôle économique, mais aussi un rôle sociétal. L'assurance doit être au rendez-vous".
"Il faut jouer la transparence"
Depuis le début de la crise, le secteur de l'assurance a déployé diverses mesures de soutien à l'économie représentant 3,8 milliards d'euros d'engagements. Mais les assureurs sont sous le feu des critiques, accusés de ne pas en faire assez, et des dizaines de contentieux entre restaurants et assureurs sur la couverture des pertes d'exploitation ont été portés devant les tribunaux. Pour le président de la région Hauts-de-France, les assureurs doivent en faire plus.
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"Il faut jouer la transparence. Pour tout ce secteur de la restauration, de l'évènementiel, de la culture, la première chose que je demande ce n'est pas le gel des tarifs mais, pour les mois où il y a eu le confinement, qu'on soit sûr qu'il n'y ait pas de primes à payer et donc un remboursement", énumère Xavier Bertrand. "Beaucoup d'assureurs sont des bailleurs, des propriétaires et louent à des restaurateurs, au secteur de la culture, du tourisme. Je demande au ministre de l'Economie, au chef du gouvernement de les remettre autour d'une table et de les amener à être sûr qu'ils fassent bien l'exonération de leurs loyers", ajoute-t-il.
Enfin, il souhaite un gel des tarifs des assurances véhicule et habitation pour l'ensemble des Français, car en cette année 2020, les assureurs ont moins dépensé.