La patronne des députés Renaissance Aurore Bergé a été accusée jeudi par les oppositions de "récupérer" le drame d'Annecy, après avoir demandé que "l'humanité" prenne le dessus sur les débats sur les retraites. L'attaque au couteau, qui a fait six blessés dont quatre enfants, est survenue alors que l'Assemblée nationale débattait d'une proposition d'abrogation de la retraite à 64 ans.
Un débat "en total décalage par rapport à l'effroi", dit Bergé
"Être en ce moment dans l'hémicycle avec une espèce de bataille de chiffonniers sur une recevabilité ou non d'amendements nous paraît en total décalage par rapport à l'effroi qui à mon avis submerge notre pays", a déclaré devant la presse Aurore Bergé (parti présidentiel). "Nous voulons dire notre totale solidarité, que nos pensées aujourd'hui ne sont tournées que vers les familles et celles et ceux qui sont à leurs côtés", a-t-elle ajouté. Et d'insister : "C'est aujourd'hui ce que nous devrions retenir, avoir de l'humanité".
Les oppositions qui bataillaient dans l'hémicycle sur les retraites ont vivement réagi à ces propos. "Aurore Bergé a depuis longtemps des expressions qui sont au-delà de la honte" et "instrumentalise tout ce qu'elle peut", a dénoncé le patron du PS Olivier Faure. "Aurore Bergé n'a plus de limite dans l'instrumentalisation répugnante", a tancé sur Twitter la présidente du groupe LFI Mathilde Panot. "Vous reste-t-il un honneur Renaissance", a aussi demandé l'écologiste Sandrine Rousseau.
A l'extrême droite, Caroline Parmentier (RN) a critiqué une "indécence totale". "L'acte barbare qui a visé des enfants à Annecy a eu lieu depuis moins de deux heures que les macronistes l'instrumentalisent contre la proposition de loi Liot sur la réforme des retraites", a également dénoncé le député RN Philippe Ballard. Selon lui, "Aurore Bergé personnifie l'indignité, l'indécence et la bêtise".
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De nombreux députés ont dénoncé l'attaque d'Annecy
Mais selon l'entourage de l'intéressée, sa réaction "est celle d'une mère de famille qui ressent un profond décalage entre le bruit et la fureur de l'hémicycle et le calme et la dignité qui doivent tous nous étreindre". "Ceux qui s'indignent voient dans sa déclaration leurs propres turpitudes", a-t-on ajouté de même source.
De nombreux députés de tous bords ont dénoncé l'attaque d'Annecy, et l'Assemblée a observé une minute de silence, brève trêve durant la séance houleuse.