Un peu moins de 48 heures après l'effroi, l'émotion reste vive dans l'Hexagone. Ce jeudi peu avant 10 heures, un individu armé d'un couteau agresse plusieurs personnes dans un parc à Annecy. Quatre enfants en bas âge sont blessés, dont deux grièvement. Le suspect est ensuite rapidement interpellé. Présent sur place au lendemain du drame, Emmanuel Macron s'est montré rassurant quant à l'évolution de l'état de santé des enfants, indiquant que les nouvelles étaient "positives". Reste que les zones d'ombre entourant ce drame et surtout son auteur, demeurent nombreuses.
Interrogée au micro de Lenaïg Monnier ce samedi, l'ancienne ministre Ségolène Royal a d'abord exprimé son émoi. "C'est aussi en tant que maman de quatre enfants que j'ai ressenti cette horreur en me disant que ça aurait très bien pu leur arriver. Et quoi de plus effroyable que de s'en prendre à des nourrissons ?", a-t-elle réagi.
"On ne devrait pas pouvoir se balader comme ça dans toute l'Europe"
L'ex-candidate à l'élection présidentielle en 2007 a ensuite évoqué les différentes interrogations soulevées par cette attaque. Le suspect, un Syrien de 31 ans, avait obtenu le statut de réfugié en Suède. Si sa présence sur le territoire français n'avait donc rien d'irrégulière, Ségolène Royal voit d'un mauvais œil le parcours européen du mis en cause. "Comment est-ce qu'il peut y avoir une telle liberté de circulation au fond ?", s'est-elle interrogée sur Europe 1. Et d'ajouter : "On ne devrait pas pouvoir se balader comme ça dans toute l'Europe alors qu'on peut représenter un éventuel danger".
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S'il bénéficiait déjà de l'asile en Suède, Abdalmasih H. avait effectué une autre demande en France qui, cette fois-ci, lui avait été refusée. Une situation potentiellement inflammable selon Ségolène Royal. "Ce n'est pas la première fois qu'il y a d'une agression de la part d'un individu qui se voit refuser le statut de réfugié politique. Il vient en France pour avoir un statut plus avantageux, on lui refuse et il devient fou furieux". D'où la nécessité d'exercer une vigilance toute particulière, selon l'ancienne ministre. "Il faut les surveiller au moins, ceux à qui on dit non".
Une réforme de l'asile en discussion à l'échelle européenne
Pour y parvenir, Ségolène Royal propose des pistes. "Il faut les contrôler, il faut peut-être les reconduire dans le pays qui leur a donné le droit d'asile. C'est répétitif et il faut trouver une réponse. Les Français attendent des réponses", a-t-elle conclu. Ce jeudi, une réunion s'est tenue à Luxembourg entre les ministres européens de l'Intérieur afin de débloquer la difficile réforme de la politique migratoire à l'échelle de l'Europe. Cette dernière pourrait devenir plus restrictive dans un contexte de forte percée de l'extrême droite dans plusieurs pays membres.