Vincent Crase, ex-employé de LREM et ex-gendarme réserviste en fonction à la présidence de la République, a affirmé lundi au Sénat avoir travaillé pour un oligarque russe une fois parti de l'Élysée, et sans l'aide d'Alexandre Benalla, mis en examen comme lui pour des violences sur des manifestants le 1er mai 2018. En décembre, le site Mediapart avait révélé que Vincent Crase, ex-chef d'escadron dans la réserve opérationnelle de la gendarmerie, avait travaillé, via sa société de sécurité privée Mars Conseil, pour un oligarque russe Iskander Makhmudov qui l'a rémunéré 294.000 euros le 28 juin 2018.
Toujours salarié de LREM. A l'époque, il était encore salarié du parti présidentiel LREM mais il a précisé devant les sénateurs qu'il n'était plus en fonction à l'Élysée. "J'ai signé ce contrat le 6 juin 2018 alors que j'ai quitté le palais de l'Élysée le 4 mai. Ce contrat a duré trois mois parce qu'après l'affaire du 1er-Mai (...) mon prestataire a préféré mettre fin à ce contrat", a-t-il déclaré au sénateur Philippe Bas, président de la commission d'enquête. Il a également précisé que les négociations pour ce contrat avaient commencé "après" son départ de l'Élysée.
#VincentCrase : "Je n'ai jamais rencontré M. Makhmudov" Il ajoute : "M. #Benalla n'est jamais intervenu dans les négociations autour de ce contrat, dans la signature de ce contrat, dans le réel de ce contrat" #Sénatpic.twitter.com/tIeuUdbnjV
— Public Sénat (@publicsenat) 21 janvier 2019
Une différence de traitement avec Benalla ? "Quelles sont les raisons données le 4 mai pour mettre fin à vos fonctions à l'Élysée ?", lui a demandé Philippe Bas. "Que la médiatisation des images qui commençaient à tourner et qui étaient arrivées jusqu'au palais de l'Élysée n'étaient pas compatibles avec mon maintien en poste", a-t-il répondu. "On observera simplement que la même présidence de la République considère au contraire que les mêmes images sont compatibles avec le maintien d'Alexandre Benalla en poste", a alors glissé le président de la commission. Alexandre Benalla était resté en poste à l'Élysée jusqu'à fin juillet.
Vincent Crase a également assuré qu'Alexandre Benalla n'était jamais intervenu dans les négociations autour du contrat et n'était "en aucun cas lié à (sa) société".