François Grosdidier, membre LR de la commission d'enquête sénatoriale sur l'affaire Benalla, a estimé mercredi à l'issue de l'audition d'Alexandre Benalla que les sénateurs s'étaient encore sentis "baladés", notamment sur l'autorisation de port d'arme de l'ex-collaborateur d'Emmanuel Macron.
"Des contrevérités" assénées sous serment. Cette audition "n'a pas fait avancer la vérité car on est toujours devant les mêmes invraisemblances. Ce qui est très gênant, c'est qu'on se sente baladés et qu'on puisse nous asséner des contrevérités contredites par les faits, comme ça, sous serment", a déclaré François Grosdidier à la presse à la sortie de l'audition.
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Rien de nouveaux que des "éléments de langage" déjà utilisés. Alexandre Benalla "n'a pas plus dit [la vérité] que le secrétaire général de la présidence de la République ou que les directeurs et chefs de cabinet" déjà auditionnés par la commission, a-t-il poursuivi : "on est sur les mêmes éléments de langage, auxquels d'ailleurs Alexandre Benalla se livre assez brillamment", des éléments de langage "qui restent invraisemblables", a-t-il jugé, évoquant en particulier la question de l'autorisation de port d'arme délivrée à Alexandre Benalla.
L'autorisation de port d'arme, point d'achoppement. "On ne peut pas se satisfaire d'une explication qui consiste à dire 'je ne sais pas pourquoi l'arrêté du préfet de police m'attribuant une arme fait mention d'une mission de sécurité que je n'avais pas parce que ce n'est pas moi qui l'ai rédigé'", a souligné François Grosdidier. Alexandre Benalla, qui disposait de ce port d'arme alors qu'il n'occupait officiellement aucune fonction de police, a expliqué pendant son audition avoir "fait une demande à titre personnel", "pour des motifs de défense et de sécurité personnels".
Mais le président de la commission Philippe Bas lui a rappelé que la préfecture de police, dans son autorisation, indiquait que "Alexandre Benalla est chargé d'une mission de police dans le cadre de son action de coordination de la sécurité de la présidence de la République avec les forces militaires et le GSPR" (Groupe de sécurité de la présidence de la République).
"Une audition d'une grande dignité". Le vice-président (LR) de la commission des Lois, François Pillet, a de son côté salué "une audition d'une grande dignité". "Alexandre Benalla, qui ne m'a pas convaincu sur certains points, loin de là, a pu comprendre que nous n'étions pas des juges". "Cette audition a été à l'image de ce qu'est le Sénat : une audition qui recherche des informations objectives, sans accrochages verbaux".