La scolarisation des enfants autistes a été rendue obligatoire par la loi. Et pourtant, l'Etat français a été condamné à plusieurs reprises pour ses manquements. Aujourd'hui, seul 20% des enfants autistes sont scolarisés. "Le président ne veut plus de lois, il veut qu'on les mette en application et que ces droits deviennent efficients pour ces personnes", a commenté lundi, au micro de la matinale d'Europe 1, Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat, auprès du Premier ministre, chargée des Personnes handicapées. Alors qu'Emmanuel Macron doit dévoiler en fin de semaine sa stratégie contre l'autisme, l'une des causes de son quinquennat, la ministre explique que l'un des grands axes de sa politique sera de replacer la scolarisation au cœur de la prise en charge. "Je me fixe pour tous les enfants handicapés, quel que soit le handicap, que l'école soit le courant naturel", explique Sophie Cluzel.
L'école comme moyen d'inclusion. "On déplace le centre de gravité [de la prise en charge, ndlr] du médico-social vers l'école", souligne la secrétaire d'Etat qui veut faire valoir une "école inclusive". Outre les auxiliaires de scolarité, elle souhaite également que les enseignants soient mieux armés, et assure que l'accent sera mis sur leur "formation pour qu'ils puissent avoir les ressources suffisantes pour accompagner et scolariser les enfants handicapés".
Aider les enseignants. Mais d'ici à ce que la formation des enseignants porte ses fruits, Sophie Cluzel explique avoir mis en place à leur attention "des ressources immédiates que l'on peut mobiliser tout de suite". "À la rentrée de septembre, il y a[ura] une plateforme de ressources numériques pour pouvoir avoir les clefs de lecture sur les adaptations nécessaires", indique-t-elle. "Il y aura du personnel ressource ; des enseignants spécialisés, formés à l'autisme qui seront dans chaque académie pour répondre aux enseignants en situation de scolariser un enfant autiste", ajoute encore la ministre.
Une "task force" contre l'autisme. Le plan d'action du gouvernement est le fruit de "sept mois de concertations", indique encore Sophie Cluzel. "C'est une vraie stratégie nationale que nous allons présenter, et qui est vraiment regardée et portée au plus haut sommet de l'Etat". "Nous allons replacer la recherche au cœur de notre politique publique", précise-t-elle. "En France, la recherche n'est pas à la hauteur de ce que l'on pourrait attendre. La formation des chercheurs, la recherche fondamentale mais surtout la recherche appliquée dans les méthodes, n'est pas à la hauteur. C'est un très grand axe de notre stratégie". La ministre disposera également d'une "vraie task force, à [s]es côtés, pour pouvoir travailler sur l'opérationnalité de la stratégie" mise en place par l’exécutif.