Au cœur d'une polémique en raison d'un tweet jugé antisémite, le rappeur Médine a expliqué jeudi avoir "surréagi" à "une insulte" et dénoncé les "attaques ignobles" à son encontre, lors d'un débat aux journées d'été d'Europe-Écologie-les-Verts où il a été copieusement applaudi.
Accueilli par une standing ovation, l'artiste est d'emblée revenu sur l'affaire déclenchée par son message sur X (ex-Twitter) où il a qualifié l'essayiste Rachel Khan, juive et petite-fille de déportés, de "resKHANpée". "Je répondais à une insulte, une attaque", a-t-il justifié, rappelant que Rachel Khan avait au départ écrit que l'invitation de Médine par EELV était "une très bonne idée pour l'atelier traitement des déchets".
Aucune ambiguïté. J’ai attaqué le parcours professionnel de Rachel Khan. La formule pas adaptée, qui à certainement dû heurter des personnes et je m’en excuse, n’était pas dirigée vers sa famille ni vers les victimes du drame de la Shoah.
— Médine (@Medinrecords) August 11, 2023
Rachel Khan m’a traité il y’a quelques…
"Trois semaines que je vis l'enfer avec ma famille"
"J'ai surréagi et j'ai eu cette maladresse d'utiliser ce mot (rescapée, NDLR) dont je n'ai pas mesuré la charge émotionnelle historique", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'il s'en était "excusé dans la foulée". Mais toujours sans reconnaître le caractère antisémite de sa réponse, contrairement à ce que de nombreux ténors écologistes ont demandé ces derniers jours. "C'était effectivement un tweet antisémite, c'était une erreur et c'était bien de s'en excuser et se dire qu'on a la possibilité d'avancer et de faire des erreurs", lance Jean-Baptiste, militant.
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L'artiste a en revanche dénoncé les "attaques immondes" qui le visent depuis, s'estimant victime de "procès d'intention" et "par association". Cela fait "trois semaines que je vis l'enfer avec ma famille (...), tout le monde n'est pas prêt à encaisser ça", a-t-il déploré.
"Il ne s'agit pas que je me déconstruise sur ce que j'ai pu dire", a affirmé Médine, faisant le parallèle avec "ce que les mouvements sociaux (et) les jeunes de banlieue vivent, parce qu'ils sont criminalisés", s'attirant les applaudissements réguliers d'une salle acquise à sa cause. "C'est manifeste, tu es le bienvenu ici", n'a pu que constater son hôte, la secrétaire générale d'EELV, Marine Tondelier.