À deux jours de la manifestation pour "faire la fête à Macron", le ton monte entre l'exécutif et les Insoumis, qui s'accusent mutuellement de "remettre en cause la démocratie", dans un contexte tendu, après les violences du 1er-Mai. Emmanuel Macron, en déplacement dans le Pacifique, et Jean-Luc Mélenchon se sont rendus coup pour coup jeudi, installant un duel qui occulte le reste du spectre politique, du PS au FN en passant par LR.
Les Insoumis et leur "discours d'agitation". Le chef de l'État a ainsi accusé certains élus de "tenir un discours d'agitation". "Ils n'ont jamais accepté la défaite", "ils aiment la démocratie quand ils gagnent", a également accusé Emmanuel Macron, visant "ceux qui proposent des manifestations, ou des fêtes", sans citer nommément les Insoumis. Jean-Luc Mélenchon s'est empressé de répliquer au président de la République qu'il était "assez indigne de sa part d'assimiler LFI à des violences dont elle a eu à souffrir elle-même" lors de manifestations à l'automne dernier. "Bien sûr, je pense que le propos m'est adressé", pourtant "il sait très bien que je suis en désaccord absolu avec les méthodes qui ont été déployées par ces groupes violents", a insisté le chef de file des Insoumis.
Après les violences commises mardi par les black-blocs et membres de l'ultra-gauche, le gouvernement a fait part de son inquiétude pour samedi. "Dans le langage populaire, 'faire la fête à quelqu'un' ça peut avoir une double signification, il y a un côté sympathique et festif et puis il y a un côté plus violent 'on va lui faire sa fête'" et "donc, on craint aussi que des violences puissent avoir lieu", a mis en garde son porte-parole, Benjamin Griveaux.
Macron "n'accepte pas la démocratie" selon Ruffin. Initiateur, avec l'économiste Frédéric Lordon, de cette "manifestation pot-au-feu", où chacun viendrait "avec ses propres revendications, banderoles mais aussi espoirs", François Ruffin, député LFI, a lui aussi vivement réagi aux propos du président et de son gouvernement. "Je ne remets pas en cause l'élection d'Emmanuel Macron. C'est lui qui n'accepte pas la démocratie", a affirmé le député Insoumis. "La démocratie, ça ne veut pas dire que pendant cinq ans, on se tait. Les gens ont le droit de contester, y compris quand le président prend des décisions qui n'étaient pas dans son programme, comme la suppression des contrats aidés ou de l''exit tax'", a-t-il fait valoir. "Macron, c'est un Robin des bois à l'envers, il prend aux pauvres pour donner aux riches", a fustigé le parlementaire de la Somme.