Avant l'audition de Christophe Castaner, Christian Cambon s'interroge : "Comment peut-on se promener avec un couteau de cuisine jusqu'au cœur d'un tel service ?"

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Maxime Dewilder , modifié à
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner sera auditionné mardi par la délégation parlementaire au renseignement après l'attaque de la préfecture de Paris qui a fait quatre morts. Christian Cambon, sénateur et membre de la commission, était lundi sur Europe 1 pour évoquer les questions qu'il allait poser au ministre.
INTERVIEW

Christian Cambon, sénateur Les Républicains du Val-de-Marne et par ailleurs président de la délégation parlementaire au renseignement, était lundi sur Europe 1 afin d'évoquer l'audition mardi de Christophe Castaner après l'attaque de la préfecture de police de Paris, qui a fait quatre morts. "La première question qui nous semble intéressante tourne autour des procédures d'habilitation. On l'est normalement pour cinq ans et non pas pour la vie entière. Ce qui nous intéresse particulièrement, c'est la manière dont s'effectue le renouvellement d'habilitation", commence le sénateur et s'interroge : "Y a-t-il une enquête aussi poussée que lors de la première habilitation ?".

Des questions sur la détection du radicalisme et la sécurité des services

Selon Christian Cambon, la deuxième question que la délégation, composée de quatre députés et quatre sénateurs, va poser à trait à "la détection du radicalisme". Il détaille : "Comment sont interprétés les signes patents que peut donner quelqu'un qui commence à prendre une voie de travers ?". Le troisième point concerne la sécurité elle-même des services : "Comment peut-on se promener avec un couteau de cuisine et un couteau à ouvrir des huîtres en toute liberté pour aller jusqu'au cœur-même d'un tel service ?".

"C'est à la limite de l'effroi, cela nous inquiète beaucoup"

Enfin, la délégation se penchera sur les informations auxquelles l'individu a eu accès. "Il est technicien de maintenance informatique donc il a vocation à toucher tous les ordinateurs. Il peut entrer sur le disque dur, sur les logiciels, il peut poser des chevaux de Troie qui prélèvent sans votre consentement un certain nombre de données pour les expédier", explique Christian Cambon. "Les expédier à qui ? C'est une bonne question. C'est à la limite de l'effroi, cela nous inquiète beaucoup", poursuit-il.

La commission se déroule mardi, à huis clos. Elle travaillera sous secret-défense. Ce "format" permet d'aller plus loin que des auditions parlementaires classiques. Le sénateur reconnaît "avoir tout pouvoir pour poser toutes les questions". "La confidentialité et le secret-défense ont pour effet immédiat que celui que nous recevons se sent libre de pouvoir parler et de répondre à nos questions." Cette audition doit permettre un travail approfondi pour identifier des dysfonctionnements. S'en suivra un rapport au président de la République Emmanuel Macron puis au gouvernement.