Projet "violent", "dangereux" et d'"ultra droite": la victoire de François Fillon à la primaire de la droite dimanche soir a suscité de virulentes réactions à gauche et a ravivé la nécessité du "rassemblement" à cinq mois de l'élection présidentielle.
"Une ultra droite liquide le dernier chiraco-gaulliste", a ainsi écrit sur sa messagerie Twitter Jean-Christophe Cambadélis, en évoquant la défaite d'Alain Juppé face à François Fillon.
Fillon-Sarkozy bat Juppé-NKM... Une ultra droite liquide le dernier chiraco-gaulliste !
— Jean-Chr. Cambadélis (@jccambadelis) 27 novembre 2016
"Projet très dangereux sur le plan social". Plus que jamais fragmentée entre ses différents courants, la gauche s'est cependant retrouvée à l'unisson pour dénoncer le programme de François Fillon. "Son projet me semble très dangereux sur le plan social. Il y a un esprit de revanche qui m'inquiète, notamment contre les fonctionnaires", a déclaré Benoît Hamon, candidat à la primaire de la gauche, sur BFMTV.
Saluant le succès de François Fillon "parmi les siens", le leader de la "France insoumise" Jean-Luc Mélenchon a toutefois tempéré les craintes en rappelant qu'il s'agissait "juste de la primaire de la droite". "Là où il se trompe, c'est s'il croit que le discours qu'il tient contre l'Etat, contre les fonctionnaires, correspond à une attente dans le pays", a précisé Jean-Luc Mélenchon sur France 2. "C'est tout le contraire : la masse des Français est en attente de services publics qui fonctionnent, d'une santé qui marche, d'une Education nationale qui tourne rond, d'enfants qui progressent à l'école", a-t-il estimé.
Appels au rassemblement. "Fillon en piste... avec un projet d'une violence inédite. Du jamais vu. Cela demande donc une contre-offensive d'un type nouveau à gauche", a de son côté appelé Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, sur Twitter.
Ce soir, avec Fillon, la droite est très à droite . Raison de plus pour converger à gauche pour une vraie alternative.
— Olivier Dartigolles (@Dartigolles) 27 novembre 2016
"Avec Fillon la droite choisit le conservateur ET le libéral", s'est ému en écho le porte-parole d'Europe Ecologie-Les Verts Julien Bayou. "A nous de faire barrage et de proposer l'alternative écolo et progressiste." Pour François Rebsamen, maire de Dijon et proche de François Hollande, "la gauche n'a plus le choix". "Unité et rassemblement", a-t-il demandé sur Twitter. "Révolution conservatrice de Fillon ou révolution nationale sont deux risques immenses pour notre pays. Bâtissons une alternance à gauche", a abondé le député Christian Paul, chef de file des frondeurs.