Pendant plus de 30 ans, leur rivalité a marqué l'histoire de la droite et de la vie politique française. Tout au long de leur carrière, Valéry Giscard d'Estaing et Jacques Chirac, mort jeudi à l'âge de 86 ans, se sont opposés, d'une démission fracassante de Jacques Chirac du gouvernement qu'il dirigeait en 1976 à un soutien à minima à son rival lors du deuxième tour de l'élection présidentielle de 1981, qui a contribué à l'élection de François Mitterrand. "Nous avons toujours eu une certaine difficulté à nous entendre", reconnaissait Jacques Chirac sur Europe 1, en 2009, lors de sa dernière interview radio, qu'Europe 1 rediffuse vendredi lors d'une matinale spéciale consacrée à l'ex-chef de l'État.
"Des caractères différents"
"Nous avons toujours eu une certaine difficulté à nous entendre", avouait alors Jacques Chirac au micro de Jean-Pierre Elkabbach, rappelant que les deux dirigeants politiques avaient "des caractères différents". Mais l'ancien président de la République pointait également, pour expliquer ses mauvaises relations avec Giscard d'Estaing, "l'ambition de ceux qui craignaient avant tout de voir leur propre influence sur le président diminuer au profit de la mienne". "Je pense notamment à Michel Poniatowski, qui a tout fait pour rendre mes relations avec Giscard difficiles", précisait-il.
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Dans ses Mémoires, Chaque pas doit être un but, Jacques Chirac écrit à propos de celui qui avait élu président en 1974 qu'il "se fait une haute idée de sa supériorité intellectuelle". "Il ne cherchait pas à le dissimuler", confirmait-il sur Europe 1, avant de confier ses difficultés à peser en tant que Premier ministre : "la seule décision que je réussis à imposer, c'est Simone Veil". Et lorsque cette dernière s'est battue pour imposer sa loi sur l'IVG, Valéry Giscard d'Estaing "était en Afrique. Il devait chasser probablement", rapportait Jacques Chirac.