"Il faudra, après les législatives, tout reconstruire." Laurent Wauquiez donnait le ton dès le soir du premier tour, après la lourde défaite de Valérie Pécresse à la présidentielle, qui a obtenu 4,78% des voix. Le constat est partagé par de nombreux cadres, qui appellent à "repenser le logiciel". "C'est un impératif de salut public", jure même Gérard Larcher en privé.
Bruno Retailleau réfléchit de son côté à organiser des assises de la droite, auprès des militants et des sympathisants, pour reconstruire le parti en partant de la base. Le président des Républicains au Sénat multiplie dans le même temps les entretiens avec différents intellectuels, à la recherche de nouvelles idées.
"Le parti a changé d'électorat"
Car le parti a changé d'électorat, constate un stratège, adepte de la géographie électorale. "Nos électeurs aisés et âgés sont partis chez Macron", analyse-t-il. "Ceux qui sont restés font partie des classes moyennes, dans des circonscriptions rurales et traditionnelles."
D'où ce conseil soufflé à plusieurs cadres : "Il faut assumer le RPR." Comprendre : renouer avec une droite plus populaire, sensible aux questions de pouvoir d'achat, un thème préemptée par Marine Le Pen pendant la présidentielle, mais également une droite attachée aussi bien à la valeur travail, qu'à l'avenir de la nation.
Une ligne sur laquelle semble s'accorder une majorité d'élus. Reste la question de l'incarnation, qui ne sera tranchée qu'après les élections législatives. Les noms de Laurent Wauquiez, Éric Ciotti, mais aussi Julien Aubert ou Rachida Dati sont régulièrement cités pour prendre la tête du parti au mois de juin prochain.