Après la fraude fiscale, la corruption passive et le blanchiment de fraude fiscale, les déclarations mensongères. Déjà mis en examen par le tribunal de grande instance de Paris dans l'enquête sur son patrimoine, le député-maire de Levallois-Perret Patrick Balkany s'est vu notifier un nouveau chef d'inculpation, mardi. Le pôle financier le soupçonne d'avoir omis de déclarer ou d'avoir sous-évalué certains de ses biens.
L'enquête menée par les magistrats financiers Renaud van Ruymbeke et Patricia Simon concerne la propriété où vit le couple à Giverny, dans l'Eure, mais donnée à leurs enfants en nue-propriété, et trois villas, deux situées sur l'île antillaise de Saint-Martin et une autre à Marrakech, Dar Gyucy. Autant de biens immobiliers qui ont été saisis par la justice, à l'exception d'une des deux maisons antillaises, depuis revendue.
Des sociétés écran. "Le patrimoine des époux Balkany est important. Pourtant, aucun bien n'est à leur nom", relève une ordonnance de saisie des juges, selon une source proche du dossier. "Ils ne disposaient pas de revenus leur permettant d'acquérir un tel patrimoine. Ils ont organisé leur insolvabilité", soupçonnent les juges, selon la même source. Les magistrats sont convaincus que le couple a eu recours à des sociétés du Liechtenstein, de Singapour ou de Panama, afin d'éviter d'apparaître comme propriétaires.
"Je n'ai jamais fraudé." Déjà mis en examen pour fraude fiscale en octobre, Patrick Balkany clamait sa volonté d' "assigner le fisc". "Je n'ai jamais fraudé", assurait l'élu des Hauts-de-Seine, avant de dénoncer une "justice manipulée par le pouvoir". Après le volet fiscal, c'est un signalement de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique qui avait amené l'extension de l'enquête aux déclarations de patrimoine du couple Balkany.