Michel Barnier appelé par les acteurs du secteur à faire de la loi grand âge une «priorité»

Selon les dernières projections en 2040, 15% de la population aura plus de 75 ans
Selon les dernières projections en 2040, 15% de la population aura plus de 75 ans © PASCAL LACHENAUD / AFP
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avec AFP / Crédits photo : PASCAL LACHENAUD / AFP , modifié à
Composée de quatre volets, la loi "grand âge et autonomie Ephad" promise par Emmanuel Macron en 2018 est reportée depuis. Elle a initialement pour but de prévenir la perte d'autonomie, lutter contre l'isolement des personnes âgées ou handicapées, de mieux signaler les maltraitances et faciliter le travail des aides à domicile. 

"L'inaction n'est plus une option" : élus et acteurs du secteur ont exhorté mardi le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, à faire de la loi grand âge, promise en 2018 par Emmanuel Macron mais maintes fois repoussée, une priorité face au "mur démographique" qui se rapproche. La priorité du futur gouvernement de Michel Barnier, nommé Premier ministre le 5 septembre, et du futur ministre chargé de la question doit être "la loi grand âge", a estimé le président de la Fédération Hospitalière de France (FHF), Arnaud Robinet, lors des assises nationales des Ehpad à Paris.

Face au "mur démographique" qui se rapproche - selon les dernières projections en 2040, 15% de la population aura plus de 75 ans -, "l'inaction n'est plus une option aujourd'hui", a estimé celui qui est également le maire (Horizons) de Reims. "Le sujet ne pourra pas être ignoré dans les semaines et les mois qui viennent, le prochain gouvernement doit faire suite notamment à l'adoption" de la loi sur le bien vieillir en mars, a-t-il ajouté. "L'urgence, elle est là".

Faire du "bien vieillir" une "grande cause nationale"

La première chose à faire, c'est le "lancement des travaux réunissant les élus et l'ensemble des professionnels, les acteurs sur la loi programmation grand âge", a abondé à ses côtés Luc Carvounas, maire (PS) et président de l'Union nationale des centres communaux d'action sociale (Unccas), appelant à faire "du bien vieillir" une "grande cause nationale". Promise par le chef de l'État, Emmanuel Macron, au début de son premier quinquennat, la loi grand âge avait été abandonnée par le gouvernement Castex en septembre 2021, faute de financement.

En novembre 2023, Elisabeth Borne, alors Première ministre, avait dit vouloir que cette loi soit présentée d'ici à l'été 2024 avec une adoption au second semestre 2024. En janvier, Catherine Vautrin, alors ministre de la Santé, s'est engagée sur une adoption d'ici "à la fin de l'année", un calendrier devenu incertain après la dissolution surprise de l'Assemblée nationale en juin.

Invité aux assises des Ehpad mardi, l'ancien Premier ministre et candidat déclaré à l'Élysée Édouard Philippe a de son côté mis en garde contre un potentiel effet mirage d'une loi grand âge. "Je sais combien il y a une appétence et un besoin d'un dispositif législatif et d'avancer (…) mais se dire qu'avec le vote d'une loi grand âge tout ira mieux, c'est tomber dans un travers (…) c'est un peu plus compliqué que ça", a-t-il déclaré.