La réforme de l’ISF fragilise la majorité d’Emmanuel Macron et va même jusqu’à menacer son alliance avec le MoDem. Lundi, sur Europe 1, François Bayrou, le président du parti centriste, a appelé au changement du texte sur ses points les plus controversés, à savoir notamment l’exonération des signes ostentatoires de richesses, tels que les yachts, les lingots d’or ou encore les chevaux de course. "Le texte proposé est déséquilibré. L’argent qui s’investit dans les entreprises est protégé de la même manière que l’argent qui s’investit dans le luxe, dans l'hyper-confort et même dans les coffres-forts, puisque les lingots d'or eux-mêmes seraient exonérés", a rappelé l’ancien ministre de la Justice, invité de Patrick Cohen dans Europe Matin lundi. "Ceci n’est pas juste", a-t-il asséné.
"Réorientation nécessaire". "Il faut retrouver la logique qu’Emmanuel Macron a défendue devant les Français et dont je sais qu’il y était attaché puisque nous avons fait la campagne ensemble, cette réorientation de l’épargne des Français vers l’entreprise et non pas vers la rente, vers l’argent qui dort", a poursuivi François Bayrou. "Cette réorientation nécessaire et je suis certain que l’Assemblée nationale peut le faire", a-t-il appelé de ses voeux.
"Le travail doit être fait" par les députés. Car ce que veut le président du MoDem désormais, c'est que le texte soit amendé lors de son passage à l'Assemblée nationale. C’est aux députés d’examiner - je suggère qu’ils le fassent s’agissant de mes amis et d’autres - ce qui dans cette exonération de l’ISF est réellement dirigé vers les entreprises, les usines, les start-up, vers l’activité économique qui sert à créer de l’emploi. Ce travail doit être fait", a lancé François Bayrou, dénonçant "une exonération générale et massive de l’ISF qui entre en collision avec la CSG sur les retraités par exemple".