L'ancien ministre Benoît Hamon, un des leaders des députés PS frondeurs, a annoncé mardi soir sur France 2 qu'il serait candidat à la primaire de gauche organisée par son parti en vue de la présidentielle de 2017.
"Oui, je suis candidat à l'élection présidentielle et je participerai à la primaire organisée par le Parti socialiste", a-t-il affirmé au 20 heures, souhaitant proposer une "alternative" alors que "les quinquennats se succèdent, les hommes providentiels aussi, mais (que) les problèmes essentiels des Français restent sans solution".
Je suis candidat à l'élection présidentielle et je participerai à la primaire organisée par le @partisocialiste@France2tv
— Benoît Hamon (@benoithamon) August 16, 2016
Benoît Hamon a ainsi pris de vitesse l'ex-ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, autre grande figure des frondeurs, qui pourrait annoncer sa propre candidature à l'occasion de sa rentrée politique dimanche à Frangy-en-Bresse. Interrogé sur un possible rapprochement avec Arnaud Montebourg, Benoît Hamon a répondu : "dans un processus démocratique, il faut exprimer ses idées, et si demain il doit y avoir des rassemblements, pourquoi pas", mais cette primaire est "décisive, parce que c'est le seul moyen de rassembler la gauche et les électeurs de gauche".
Si "Montebourg veut me soutenir, il a encore quelques jours pour le faire". "Il y aura une primaire, on exposera nos idées, les conditions du rassemblement pourront se poser le cas échéant au second tour", a-t-il dit, ajoutant : "Arnaud Montebourg n'est pas encore candidat, s'il veut me soutenir il a encore quelques jours pour le faire". "Ma conviction, c'est que le président de la République (François Hollande) aujourd'hui, au regard de la déception qu'il a créée dans son propre camp, n'est plus dans cette situation, c'est trop tard, de créer cette relation de confiance avec les Français", a-t-il indiqué. L'ancien ministre a aussi appelé à "changer de modèle de développement" et de modèle démocratique.
"Notre modèle de développement, il est à bout de souffle. Est-ce que vous vous rendez compte de ce qu'on est prêts à sacrifier pour courir après un demi-point de croissance ? Le code du travail, des milliards d'argent public, une remise en cause de notre environnement (...)", a regretté Benoit Hamon. Citant notamment "le chômage de masse qui s'aggrave, la pauvreté qui augmente, l'égalité qui va mal", la "ghettoïsation, l'isolement des territoires ruraux", le député des Yvelines a assuré: "les vraies questions sont méthodiquement évitées par les différents gouvernements qui se sont succédé".
Pour une VIe République. "C'est aussi notre modèle démocratique qui est en crise", a-t-il déploré, parce que "les Français vivent dans une démocratie intermittente", et "ont le droit de vote tous les cinq ans mais sont sans voix entre deux scrutins". "La Ve République, ce modèle démocratique, c'est une machine à trahir", a-t-il insisté, rappelant que le gouvernement avait imposé au Parlement, et aux Français, une loi travail très décriée, et appelant à "une sixième République".