Faire contre mauvaise fortune bon cœur. Bruno Le Maire, député LR de l'Eure, souhaite que le Brexit soit pris comme un tremplin pour la construction européenne, plutôt qu'un coup d'arrêt. "Il faut un nouveau traité qui clarifie les choses sur les frontières européennes, la sécurité, notre modèle économique", a-t-il estimé, lundi, sur Europe 1.
Reprendre le leadership. Pour l'ancien ministre de l'Agriculture, rompu aux négociations au niveau européen, "la construction européenne avait dérivé vers un modèle très loin de nos intérêts et nos préoccupations". Il faudrait donc profiter du fait que le Royaume-Uni soit sorti de l'Union européenne pour "redonner un leadership français en Europe". "C'est une occasion inespérée pour la France", a-t-il déclaré. Le nouveau traité que propose Bruno Le Maire serait "à négocier avec les six États fondateurs de l'Union européenne" : la Belgique, le Luxembourg, l'Allemagne, l'Italie, les Pays-Bas et la France.
La proposition de Sarkozy "irréaliste". Le député de l'Eure a également rappelé que ce travail de fond ne pouvait intervenir trop rapidement. "Cela prendra longtemps, des années plutôt que des mois." Dans le JDD de ce week-end, pourtant, Nicolas Sarkozy, président des Républicains, avait estimé qu'un nouveau traité était possible "dès la fin de l'année". "C'est irréaliste et irresponsable", a asséné Bruno Le Maire. "Cela veut dire qu'on va bâcler le travail."
Un référendum, mais pas maintenant. Le député de l'Eure est également favorable à l'organisation d'un référendum en France, mais pas sous la même forme que celui soumis aux citoyens britanniques. "Le référendum ne doit pas avoir lieu maintenant, ne doit pas porter sur pour ou contre la présence de la France dans l'Union européenne", a t-il estimé. "Je propose de prendre le temps de négocier" un nouveau traité. "À la fin de ce processus, et uniquement à la fin, ce traité sera soumis par référendum aux Français."