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Romain David , modifié à
Invité mardi de la matinale d'Europe 1, Jordan Bardella, député européen du Rassemblement national, a estimé que l'économie européenne ne pouvait se passer d'accords commerciaux avec la Grande-Bretagne, pour garantir l'équilibre de certains secteurs d'activité.

L’Union européenne a mis en garde Boris Johnson, le Premier ministre britannique. Bruxelles est prête à négocier un accord commercial avec Londres, mais il n’est pas question de laisser s’installer une économie dérégulée en marge du marché commun. La mise en place de nouveaux accords avec le voisin d’outre-Manche permettrait de rassurer de nombreux secteurs menacés par cette séparation, et notamment les pêcheurs français, qui risquent de se voir amputer d'un tiers de leurs activités faute d’accès aux eaux britanniques. "Je leur dis que le gouvernement français les a abandonnés. Cela fait des mois, voire des années que l’on sait que le Brexit fait peser un risque sur la pêche française", a voulu dénoncer au micro de Sonia Mabrouk, sur Europe 1, Jordan Bardella, député européen du Rassemblement national.

Samedi, l’île anglo-normande de Guernesey a été la première à réagir au Brexit, interdisant aux navires français l’accès aux zones de pêches situées à une distance de 6 à 12 milles de ses côtes. En réaction, les pêcheurs cherbourgeois menacent de bloquer les débarquements et les ventes de poisson britannique. "Le gouvernement français n’a pas du tout anticipé cet état de fait", s’agace Jordan Bardella, qui rappelle que le secteur de la pêche faisait déjà l'objet d'accords entre Paris et Londres avant l'entrée de la Grande-Bretagne dans l'UE.

"Il faut continuer à avoir des accords économiques avec la Grande-Bretagne"

À l’issue du Brexit, "la Grande-Bretagne ne disparaît pas de la carte, elle ne coule pas dans la Manche", ironise celui qui est également vice-président du parti de Marine Le Pen. "Il faut continuer à avoir des accords économiques avec la Grande-Bretagne, pour la simple et bonne raison que nous sommes aussi dépendants de l’économie britannique, puisque 47% des exportations britanniques se font à destination de l’UE", explique-t-il.

Par ailleurs, Jordan Bardella ne doute pas que le divorce entre Londres et l’Union européenne soit favorable à l’économie britannique. "Les perspectives de croissance pour le Royaume-Uni sont très bonnes si j’en crois le Fonds monétaire international. Le chômage n’a jamais été aussi bas depuis 45 ans", veut pointer l’élu, en dépit de l’agitation politique qui a frappé le pays depuis le référendum du 23 juin 2016.