Clément Beaune 2:33
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Invité d'Europe 1, vendredi matin, Clément Beaune estime que l'accord obtenu jeudi entre Britanniques et Européens est "un bon accord". Le secrétaire d'État aux Affaires européennes se dit notamment satisfait du fait que l'UE n'a pas accepté un texte "à tout prix" et "au rabais" pour sa relation avec le Royaume-Uni.
INTERVIEW

Il s'agit peut-être d'un cadeau de Noël à ceux qui craignaient un "no deal" sur le Brexit pour terminer cette année 2020 si particulière : un accord commercial et de sécurité a finalement été obtenu entre les Européens et les Britanniques, jeudi, au terme de très longues semaines de négociations. Clément Beaune, invité d'Europe 1, vendredi matin, estime que cet accord est avant tout un "bon accord" pour les deux parties. Même si, selon le secrétaire d'État aux Affaires européennes, il était davantage nécessaire pour l'avenir du Royaume-Uni.

"Besoin vital"

"On avait moins besoin d'un accord que les Britanniques", insiste le secrétaire d'État, qui refuse de parler d'accord "lose-lose" (perdant-perdant), comme l'affirme le négociateur en chef des Européens, Michel Barnier. D'après Clément Beaune, "le marche britannique est un marché huit fois plus petit que le marché européen" et cela a pesé dans les négociations. "Pour eux, c'était un besoin vital", dit-il, en se félicitant du fait que l'UE n'a pas accepté un texte "à tout prix" et "au rabais".

" Un produit alimentaire ou industriel britannique devra respecter toutes nos normes "

"Besoin vital"… et pis-aller ? Avec cet accord, qui contient 2.000 pages, les Britanniques vont devoir se plier aux règles européennes : "Un produit alimentaire ou industriel britannique qui rentre sur le marché européen après le 1er janvier ne paiera pas de droits de douane, mais devra respecter toutes nos normes", assure Clément Beaune. "Il devra d'ailleurs être contrôlé par nos douaniers et nos vétérinaires."

Pour mener ces contrôles, "indispensables", pas moins de 1.300 personnes ont été recrutées à la frontière. "Il n'y a aucun pays au monde qui sera soumis à autant de règles à l'exportation vers chez nous que le Royaume-Uni. C'était la condition sine qua non de l'acceptation de cet accès à notre marché", rappelle le secrétaire d'État.

Vaccins, Erasmus…

Au micro Europe 1 de Mathieu Charrier, Clément Beaune insiste aussi sur les autres "pertes" du Royaume-Uni avec le Brexit, malgré cet accord brandi par Boris Johnson comme une victoire britannique. "On achète le vaccin à 27, presque deux fois moins cher que les Anglais, ce n'est pas rien", défend-il. "Nous avons six contrats avec tous les grands laboratoires pour des prix moins élevés et des procédures plus sécurisées."

Le Royaume-Uni va aussi quitter le programme Erasmus, qui permet à des étudiants de vivre à l'étranger durant leur cursus. Pour ses universités, pour son avenir et sa jeunesse, c'est une mauvaise chose", point Clément Beaune, qui explique cependant que les autorités vont "essayer de trouver un accord" sur ce point.