Plus de 300 personnalités, dont Nicolas Sarkozy, Charles Aznavour ou encore Michel Drucker ont signé un manifeste publié dimanche "contre le nouvel antisémitisme". Les auteurs demandent notamment "que la lutte contre cette faillite démocratique qu'est l'antisémitisme devienne cause nationale avant qu'il ne soit trop tard. Avant que la France ne soit plus la France". Ils rappellent aussi la mémoire de onze juifs assassinés en France ces dernières années en raison de leur religion. "Je pense que l’on ne dénonce jamais suffisamment l’antisémitisme", a réagi dimanche matin Brice Hortefeux, au micro du Grand Rendez-vous d’Europe 1/ CNews/ Les Echos.
"La nouvelle judéophobie". "Je suis convaincu qu’il y a une évolution extrêmement dangereuse de notre société", alerte l’eurodéputé. "L’antisémitisme a toujours existé, il y avait une forme d’antisémitisme mondain à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Mais là, on passe une nouvelle étape, ce que la Commission consultative des Droits de l’homme a appelé 'la nouvelle judéophobie'", rapporte-il.
"Si vous regardez les statistiques, vous constatez qu’il y a une baisse de l’antisémitisme assez sensible de 7,2% de l’année dernière à la précédente. Mais ce n’est qu’apparent, parce que cette baisse ne rend pas compte de la violence elle-même, qui augmente rapidement et fortement", pointe l’ancien locataire de la place Beauvau. "En un an, il y a une augmentation de 26% des agressions physiques, pas seulement des menaces morales et autres", ajoute-t-il.
Des écoles désertées ? "Circule une rumeur, peut-être fondée, que dans un département de la région parisienne il n’y a plus aucun enfant juif qui puisse fréquenter une école publique. Je ne sais pas si c’est statistiquement prouvé. Mais le fait que cela circule, que cela soit colporté, que cela soit affirmé, est terriblement révélateur", soulève encore Brice Hortefeux sans apporter plus de justification à ses propos.
Expurger le Coran. Le manifeste que publie Le Parisien cible l’islam comme première cause de ce nouvel antisémitisme, et demande à ce "que les versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment des juifs, des chrétiens et des incroyants soient frappés de caducité par les autorités théologiques". Une demande que Brice Hortefeux juge légitime. "Nicolas Sarkozy avait fondé le Conseil français du culte musulman avec une idée simple et forte, qu’il ne fallait pas qu’il y ait de l’islam en France mais qu’il fallait fonder un islam de France. Il appartient aux responsables de l’islam de France d’engager cette initiative", indique-t-il. Et en ce qui concerne les pouvoirs publics : "Notre vigilance doit être absolue. La tolérance zéro et les sanctions implacables !", conclut-il.