Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a demandé mercredi aux acteurs de la distribution de "décaler" l'opération promotionnelle "Black Friday", prévue le 27 novembre, alors que le gouvernement doit décider dans les prochains jours à quelle date les commerces dit "non essentiels" pourront rouvrir. Le Black Friday a rapporté six milliards l'année dernière, dont cinq dans les magasins physiques.
"Est-ce que vraiment, vendredi prochain, c'est la bonne date pour organiser un Black Friday? Ma réponse est non", a affirmé le ministre lors de la séance de questions au gouvernement au Sénat, demandant aux acteurs de la grande distribution et du commerce en ligne d'"examiner toutes les possibilités de décaler cette opération qui n'a pas de sens dans les circonstances actuelles". "J'aurai l'occasion de leur en parler" et de "leur demander de faire preuve de sens des responsabilités" en cette période d'épidémie et de crise, a-t-il insisté.
Le gouvernement n'a pas la main sur la tenue du "Black Friday", contrairement aux soldes
Contrairement aux dates des soldes, le gouvernement n'a toutefois pas la main sur la tenue des opérations promotionnelles d'initiative privée comme le "Black Friday". Les enseignes vont donc se réunir pour en discuter mais le ministre n'a aucun moyen de pression. Le gouvernement doit annoncer dans les prochains jours les modalités d'un desserrement progressif du confinement à partir du 1er décembre, mais de nombreux élus et organisations professionnelles demandent que les petits commerces dits "non essentiels" puissent rouvrir dès le 27 novembre.
Ces derniers s'inquiètent d'être pénalisés par rapport aux commerces restés ouverts et aux sites de vente en ligne au moment où débutera le "Black Friday", alors que ce deuxième confinement met en danger la survie de beaucoup d'entre eux. "Avec le Premier ministre, avec le président de la République, nous faisons le maximum pour que cette réouverture puisse avoir lieu (...) dès que les conditions sanitaires le permettront", a assuré Bruno Le Maire. Les autorités sanitaires seraient plus amènes à rouvrir les commerces plus tôt, si le "Black Friday" n'avait pas lieu.