Bruno Retailleau admet que le budget de Michel Barnier «n’est pas parfait», mais qu'il avait 15 jours «pour éviter une crise financière»
Bruno Retailleau était l'invité de La Grande interview sur Europe 1-CNews. Interrogé par Sonia Mabrouk au sujet de la censure du gouvernement, le ministre de l'Intérieur est revenu sur la proposition de budget de Michel Barnier qui présente, selon lui, des imperfections.
Alors que le Rassemblent national promet la censure au gouvernement de Michel Barnier, Bruno Retailleau a rappelé, lors de La Grande interview sur Europe 1-CNews mercredi, le danger qu'elle représente. Une déclaration en rupture avec les mots rassurants d'Emmanuel Macron , en visite en Arabie Saoudite. La cause de cette situation inédite : le budget présenté par le Premier ministre. S'il admet qu'il présente des imperfections, Bruno Retailleau soutient qu'il n'avait que 15 jours pour apporter une solution à la situation économique de la France.
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Un budget d'urgence
Est-ce que la menace de la censure aurait-pu être évitée si Michel Barnier avait adopté une posture différente, "plus churchillienne", une véritable politique de réduction des dépenses publiques, avec une réduction des agences doublons ? À cette question de Sonia Mabrouk, Bruno Retailleau répond avec nuance. "Je pense que ce budget n'était pas parfait", déclare-t-il après avoir rappelé ses convictions : "J'ai des idées qui sont plutôt libérales et je considère que le problème de la France, ce n'est pas un problème que nous ayons trop peu d'impôts : on a trop d'impôts. Je considère qu'il y a trop de dépenses".
"En réalité, le Rassemblement national s'est allié avec la gauche, notamment à l'Assemblée, lorsqu'il s'agit de voter le budget pour ajouter des impôts aux impôts et de la dépense à la dépense", souligne-t-il, prenant pour exemple l'abrogation des retraites, qui représente "20 milliards de dépenses supplémentaires", ayant un impact sur le "pouvoir d'achat des retraités". Si la copie n'était pas parfaite, "c'était un budget d'urgence" et "le Premier ministre, à juste raison, s'est expliqué. "Il avait quinze jours pour éviter à la France une grave crise financière", conclut-il.