Le contexte est plus qu'explosif : le projet de loi de financement de la Sécurité sociale fait son retour à l’Assemblée ce lundi après-midi, alors que l'idée de censurer le gouvernement n'a jamais été aussi présente au sein des rangs de l'opposition au Palais Bourbon. La gauche a d’ores et déjà annoncé le dépôt d’une motion de censure et qui devrait être soutenue par le Rassemblement national, dont la cheffe de file Marine Le Pen considère que le gouvernement a mis fin à la discussion.
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Pourtant, le Premier ministre reste ouvert au dialogue, souligne Matignon. Comme s’il cherchait à temporiser, alors que les négociations sont au point mort, à quelques heures de la fin du bras de fer. Plus que jamais, le RN a entre ses mains l’avenir du gouvernement. Et certains poids lourds du socle soutenant Michel Barnier semblent vivre une forme de sidération.
Inquiétude autour du sort du pays
"Matignon ne pensait pas que Marine Le Pen irait aussi loin dans le rapport de force", explique l’un d’entre eux. Jusqu’à ce week-end, plusieurs membres du gouvernement étaient encore convaincus qu’un compromis serait trouvé pour éviter la censure.
Désormais, la tonalité est plus pessimiste, à l’image de ce ministre, philosophe : "Si ça doit s’arrêter, c’est comme ça", relativise-t-il. Mais un de ses collègues se dit surtout inquiet par le sort du pays en cas d'absence de budget. Et de prédire un "shutdown" (arrêt des activités gouvernementales aux États-Unis, ndlr) à la française, aux conséquences dramatiques sur les marchés financiers.