Ce nouvel impôt irait taxer 2% de la fraction supérieure de patrimoine d'un foyer qui dépasserait le milliard d'euro. Pour espérer entrer en vigueur, la mesure devra toutefois survivre à la navette parlementaire et à un éventuel recours au 49.3. "Dans ce budget, on demande des efforts pour à peu près tout le monde sur à peu près tout", mais pas "sur le patrimoine des plus riches", a avancé le député LFI Aurélien Le Coq.
Cet impôt irait "ponctionner à hauteur de 13 milliards d'euros le patrimoine des concitoyens concernés", a critiqué le ministre du Budget Laurent Saint-Martin. "C'est tout simplement un impôt qui, je pense, n'existe dans aucun autre pays", a-t-il ajouté, avant d'avertir : "le meilleur moyen de faire fuir ceux qui peuvent investir dans notre pays, c'est exactement celui-là".
Des "chantages au départ"
"Un argument difficilement audible pour 95% de nos concitoyens", a répliqué le président de la commission des Finances Éric Coquerel (LFI). "Les personnes dont nous parlons, en 20 ans, ont accumulé mille milliards de plus de patrimoine", a-t-il ajouté, fustigeant les "chantages au départ".
Le RN a interpellé les élus du bloc central, leur reprochant de ne pas être venus assez nombreux dans l'hémicycle pour repousser l'amendement. Peu de temps avant, le Nouveau Front populaire et le RN s'étaient renvoyés la responsabilité de l'échec d'un rétablissement de l'ISF. "La contribution aux plus fortunés dans ce budget 2025 est nécessaire", avait observé Laurent Saint-Martin mais doit rester "ciblée, temporaire et exceptionnelle", a-t-il fait valoir.
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"ISF climatique" et "impôt sur la fortune financière" rejetés
Le NFP a proposé de créer un "ISF climatique" qui tiendrait compte de l'empreinte carbone du patrimoine, et qui aurait rapporté 15 milliards d'euros, selon l'écologiste Eva Sas. Une proposition rejetée par la coalition gouvernementale, ainsi que par le RN.
À l'inverse, un amendement RN qui visait à transformer l'actuel impôt sur la fortune immobilière (IFI) en impôt sur la fortune financière (IFF), dont serait exclu la résidence principale, a été rejetée par les soutiens du gouvernement et la gauche.
Les deux blocs d'opposition se sont accusés d'avoir fait le jeu du gouvernement. "Honteux ! Le RN vote avec la macronie contre tous les amendements pour le retour et le renfort de l'impôt sur la fortune", s'est indignée le groupe LFI sur X. "La gauche et les macronistes unis pour refuser un impôt du RN sur la fortune financière!", a critiqué en retour Jean-Philippe Tanguy (RN).