Patrick Picque et Laurent Lassimouillas ont-ils pris des risques démesurés en s'aventurant dans le parc de la Pendjari, à la frontière entre le Bénin et le Burkina Faso ? Ces deux Français y ont été enlevés le 1er mai avant d'être libérés dans la nuit de jeudi à vendredi, dans une opération qui a vu deux soldats français perdre la vie. Samedi, Jean-Yves Le Drian a dénoncé sur Europe 1 a estimé qu'ils avaient pris des "risques majeurs" avec ce voyage.
Le Drian "s'est trompé"
"La zone où étaient nos compatriotes était considérée depuis déjà pas mal de temps comme une zone rouge, c'est-à-dire une zone où il ne faut pas aller, où on prend des risques majeurs en allant", a estimé le ministre des Affaires étrangères. Or, la zone n'est devenue "formellement déconseillée" par le quai d'Orsay que le vendredi 10 mai, jour de la libération des otages, et pas lors de leur enlèvement.
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"J'y vois un peu d'amateurisme de la part du ministre des Affaires étrangères, incontestablement", tacle Benoît Hamon, tête de liste Génération.s aux élections européennes et invité lundi de la matinale d'Europe 1. "Il s'est trompé, incontestablement. D'habitude il est plutôt avare de ses paroles, donc je trouve qu'il a parlé trop vite, manifestement."
Une "trahison" qui ne passe pas
Un peu plus tard dans son interview avec Audrey Crespo-Mara, Benoît Hamon éreinte de nouveau son ancien collègue au gouvernement, de 2012 à 2014. Jean-Yves Le Drian estime que le PS est au plus bas dans les sondages en raison du score de Benoît Hamon à l'élection présidentielle, en 2017. "Evidemment que la responsabilité est collective, comment pourrais-je m'arracher à ma propre responsabilité ? C'est marrant d'un homme qui a trahi des parti, des valeurs, des idées", critique en retour le leader de Génération.s, en référence au choix de Jean-Yves Le Drian de soutenir Emmanuel Macron plutôt que lui en 2017.
"Cet homme-là a trahi, c'est difficile pour lui de devoir reconnaître cela. Evidemment, il faut des coupables ailleurs. Moi j'assume d'avoir défendu le revenu universel. Ça fait très longtemps qu'il n'a pas dû ouvrir un seul livre sur les questions sociales et les questions du travail, Jean-Yves Le Drian", raille une fois de plus Benoît Hamon.