C'est un sujet qui enflamme la mairie de Grenoble depuis une semaine. Ce lundi, un vote va être tenu pour autoriser ou non le port du burkini, un habit musulman, dans les piscines municipales de la préfecture de l'Isère. Un projet que défend le maire écologiste Éric Piolle. Interrogé par Thierry Dagiral dimanche dans Europe Midi Week-end, celui-ci affirme que c'est un "non-sujet". "Le règlement des piscines a donné des interdits vestimentaires il y a dix ans. Ce n'est pas vieux et en fait, il faut lever ces interdits juste pour l'accessibilité universelle du service public", affirme-t-il sur Europe 1.
"C'est aussi vrai pour que les femmes puissent se baigner seins nus (...), c'est aussi vrai pour des raisons de santé, de convictions philosophiques, politiques ou religieuses", poursuit le maire de Grenoble, comparant le statut de la piscine à celui de la rue. "Vous vous habillez comme vous êtes, c'est la laïcité", enchaîne Éric Piolle.
Dans le respect de la loi de 1905, explique Piolle
Le leader de la majorité grenobloise s'appuie sur la loi de séparation de l'Église et de l'État de 1905 pour défendre son projet. "Elle dit 'liberté de conscience pour toutes et tous', l'État est neutre donc il se met à distance des religions, et chacun peut exprimer con culte", relate-t-il auprès de Thierry Dagiral, soulignant un moyen important pour que "chacun puisse exprimer son culte et qu'il ne subisse pas de pression, ni pour l'empêcher d'exprimer son culte, ni pour le forcer".
"Pour nous, c'est un non-sujet", ajoute Éric Piolle. "On change le règlement des piscines dans lequel a été introduit des dispositions discriminantes il y a dix ans, ce n'est pas vieux", poursuit le maire écologiste. "On les enlève parce qu'on peut le faire, ça ne coûte rien, et c'est l'universalisme auquel je suis très attaché : l'accessibilité à tous des services publics."