Manuel Valls persiste et signe. Au risque de relancer la polémique, le Premier ministre estime vendredi que la décision du Conseil d'Etat de suspendre un arrêté anti-burkini à Villeneuve-Loubet "n'épuise pas le débat qui s'est ouvert dans notre société" sur cette question.
Un débat de fond. "C'est un débat de fond, qui vient après d'autres : il y a trente ans, la question du foulard dans les écoles, puis la loi de 2004 sur le port de signes religieux, et celle de 2010 sur le voile intégral dans l'espace public", ajoute le Premier ministre sur sa page Facebook, ajoutant que "rester silencieux, comme par le passé, c'est un petit renoncement. Une démission de plus".
Manuel Valls, seul contre tous ? Manuel Valls avait soutenu en août les maires prenant ces arrêtés et créé ainsi des crispations au sein même de son gouvernement. "Bien sûr, il ne faut pas être dupe de ceux à droite et à l'extrême droite qui exploitent ce débat pour pointer du doigt les musulmans", met-il en garde. "Mais au-delà, une question fondamentale se pose : dénoncer cette tenue, est-ce stigmatiser les musulmans, ou bien est-ce justement le port de signes prosélytes de cette nature qui est un risque pour tous les musulmans de France, alors assimilés à l'islamisme politique militant ?".
Pas une liberté individuelle. "Je veux répondre clairement : dénoncer le burkini, ce n'est en aucun cas mettre en cause une liberté individuelle. Il n'y a pas de liberté qui enferme les femmes ! C'est dénoncer un islamisme mortifère, rétrograde", fait-il valoir. Le Premier ministre redit que le burkini "n'est pas un signe religieux", mais "l'affirmation dans l'espace public d'un islamisme politique".