Le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, a comparé dimanche, lors d'un hommage à Léon Blum, le candidat à la primaire de la droite, Alain Juppé (LR), à Édouard Daladier, président du conseil qui a signé en 1938 les accords de Munich. "Nous vivons l'évidence Juppé", a ironisé "Camba" dans une allusion notamment aux bons sondages pour le maire de Bordeaux sur la présidentielle lors d'un long discours prononcé le 1er mai place Léon Blum à Paris (XXe) à l'occasion des 80 ans du Front populaire, décrivant Juppé comme un homme "faussement libéré mais vraiment libéral".
"Ah, Juppé ! L'éternel jeune premier..." "Un scénario auquel nous ne devrions pas échapper. Ah, Juppé ! L'éternel jeune premier... C'est vrai que son libéralisme radical n'a pas pris une ride. Il sort tout droit des années 90. Ah, Juppé (...), C'est l'austérité heureuse, la France livrée au marché mais... avec le sourire", a poursuivi le responsable socialiste. Il a alors égrené des éléments du programme de ce candidat Les Républicains à la primaire selon lui: "300.000 fonctionnaires supprimés, indemnisation du chômage rabotée, fin de l'ISF, gel total des prestations sociales sur les cinq années du quinquennat, on en passe et des pires".
"C'est Daladier qui prenait la tête du cartel des droites et qui déclara 'fini le Front populaire, il faut remettre la France au travail'", a encore déclaré Cambadélis. Longtemps président du parti radical, Édouard Daladier avait participé au rassemblement de la gauche pour les élections de juin 1936. Plus tard, en tant que président du conseil en 1938 et 1939, il est revenu sur plusieurs réformes du Front populaire, et a aussi signé les accords de Munich avec Hitler.