L'union de la gauche entre les Insoumis, le PCF, les écologistes et le PS semble en bonne voie, mais l'accord en vue des élections législatives doit encore être voté jeudi soir en conseil national du Parti socialiste, le Parlement du parti. En interne, les critiques sont vives. Bernard Cazeneuve, l'ancien Premier ministre, a d'ores et déjà annoncé rendre sa carte, Stéphane Le Foll se dit prêt à porter une campagne dissidente, tandis que l'ancien premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis appelle à refuser l'union.
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Aux désaccords de fond, s'ajoute désormais la répartition des circonscriptions qui cristallise les oppositions en interne. Dans la proposition d'accord actuelle, le Parti socialiste en obtiendrait 70. Dans certains de ses fiefs, il disparaîtrait presque totalement. À Paris, ville dirigée par Anne Hidalgo, deux circonscriptions seulement sont réservées à des candidats socialistes.
En Occitanie, région de Carole Delga, sur les 49 circonscriptions que compte cette région, le parti à la rose n'en aurait que six. Alors même qu'il s'agit de la présidente sortante socialiste la mieux réélue, bien qu'elle ait refusé l'union avec la France insoumise au second tour en 2021. La situation est explosive, le conseil national jeudi soir qui doit entériner ou non l'accord, s'annonce extrêmement tendu.
Un accord qui divise également la base
Dans certaines fédérations, la pilule ne passe pas du tout. Certaines candidatures dissidentes pourraient émerger même si l'accord est ratifié. Cela posera aussi un cas de conscience à de nombreux militants, très attachés à ce qu'ils surnomment "la vieille maison", mais aussi à leurs barons locaux. Ultime symbole de ce sentiment de trahison, un socialiste pointe du doigt le fait que la circonscription de Jean Jaurès, à Carmaux, dans le Tarn, a été réservée à un candidat Europe Écologie-Les Verts.