L'homme d'affaires Carlos Ghosn, ancien patron du groupe automobile Renault-Nissan, est rentré lundi soir à Beyrouth, selon des informations de médias libanais. Celui qui est accusé au Japon notamment de corruption est arrivé à bord d'un jet privé en provenance de Turquie. Son entourage explique à Europe 1 qu'il ne veut pas se soustraire à la justice, mais que le contexte juridique nippon ne lui laissait pas la possibilité d'espérer un procès équitable.
Arrêté en novembre 2018
Au Japon, Carlos Ghosn est sous le coup de quatre chefs d'accusation pour n'avoir pas déclaré une partie de ses rémunérations, mais aussi pour abus de confiance aggravé. Arrêté en novembre 2018 au Japon, il avait ensuite été libéré sous caution au printemps et assigné à résidence à Tokyo dans des conditions très strictes, en attendant un procès qui devait avoir lieu en 2020. L'ancien patron avait notamment interdiction de voir son épouse et de la contacter, alors qu'elle-même n'était pas poursuivie dans cette affaire. Un échange en présence d'un avocat s'était organisé au mois de novembre.
Les conditions de détention, puis d'assignation à résidence de Carlos Ghosn ont plusieurs fois été dénoncées par sa femme, Carole, et ses avocats. "Depuis le début de cette affaire, il dit qu'il veut s'expliquer, mais comment voulez-vous qu'on s'explique sur des questions vagues ou des absences de questions ?", avait ainsi demandé son conseil, Me Jean-Yves Le Borgne, sur l'antenne d'Europe 1 en juin. L'avocat dénonçait alors une procédure tronquée, à charge contre un homme "fatigué et éprouvé par cette difficile expérience".
Aujourd'hui, son entourage proche explique que l'homme d'affaires ne communiquera pas avant que les autorités japonaises elles-mêmes ne le fassent.