"Dans l’absolu, il faudrait pouvoir déchoir tout auteur d’un crime terroriste de la nationalité française, qu’il soit binational ou non", a affirmé le député PS des Alpes-de-Haute-Provence Christophe Castaner, lundi sur Europe 1. L’élu s’est cependant montré circonspect et peu favorable à l’idée de contrevenir au droit international en créant des apatrides. La France, lorsqu’elle avait signé la convention de l’ONU de 1961 sur la réduction des cas d’apatridie, avait pourtant émis des réserves sur deux articles du texte.
"Dépasser les clivages". La question "n’est pas de stigmatiser ceux qui ont la double nationalité. 3,5 millions de nos concitoyens l’ont, ils ont évidemment toute leur place en France", a tempéré Christophe Castaner. L’élu a cosigné dimanche une tribune de soutien à François Hollande avec treize parlementaires socialistes dans le Journal du dimanche. "Le Président de la République et le Premier Ministre ont pris leurs responsabilités. Par leur courage et leur cohérence, ils protègent la République. Gouverner un pays, protéger les valeurs d’une nation, c’est savoir dépasser les clivages quand l’intérêt général l’ordonne", exposent-ils dans ce texte qui défend la déchéance de nationalité.
Christophe Castaner s’est dit défavorable à l’extension de la déchéance de nationalité aux assassins de policiers et de gendarmes. Cette mesure, plébiscitée par le FN, avait été invoquée par Nicolas Sarkozy lors de son discours de Grenoble, en 2010.
"Attendons un peu pour les pointages". La gauche est très divisée par le projet de réforme constitutionnelle voulue par François Hollande, qui élargit notamment la déchéance de nationalité aux binationaux nés Français et condamnés pour terrorisme. Christophe Castaner a reconnu ces divisions, mais a expliqué que "les socialistes doivent contribuer à l’union nationale". Il a également contesté les chiffres du député PS Bernard Roman, qui avait avancé le 23 décembre que 80% des députés socialistes étaient opposés à la déchéance de nationalité. "Attendons un peu pour les pointages", a-t-il appuyé, rappelant que tous les parlementaires ne se sont pas exprimés à ce sujet. Le premier Conseil des ministres a eu lieu lundi, après un petit-déjeuner du gouvernement au ministère de l'Intérieur.