L'auteur du premier attentat djihadiste en détention en France, Bilal Taghi, condamné en 2019 à vingt-huit ans de réclusion pour avoir tenté d'assassiner deux surveillants de la prison d'Osny (Val-d'Oise), a été déchu de la nationalité française, selon un décret paru au Journal officiel mercredi. "Par décret en date du 5 août 2024, sur l'avis conforme du Conseil d'Etat, est déchu de la nationalité française: M. Bilal TAGHI", indique le décret.
Une tentative d'assassinat au nom de l'Etat islamique
Le 4 septembre 2016, cet homme de 32 ans, également de nationalité marocaine, avait tenté d'assassiner avec un couteau artisanal deux surveillants de la prison d'Osny au nom du groupe Etat islamique (EI), alors qu'il purgeait une peine de cinq ans de détention après un départ avorté pour la Syrie.
Le natif des Ardennes, qui avait 24 ans au moment des faits, avait tout de suite reconnu avoir voulu tuer un représentant de l'Etat français au nom de Daech et dit qu'il recommencerait s'il en avait "l'occasion", avant d'assurer avoir renoncé à l'idéologie mortifère du groupe EI pendant son procès.
Six "quartiers d'évaluation de la radicalisation" existent en France
Cette attaque, menée au cœur même d'une "unité dédiée" à la déradicalisation, avait traumatisé l'administration pénitentiaire et conduit à modifier la gestion des détenus radicalisés en prison. Elle avait notamment précipité la fin des unités dédiées, et la mise en place de "quartiers d'évaluation de la radicalisation" (QER), destinés à identifier les signaux faibles et forts de radicalisation. On en compte aujourd'hui six en France.