Ils seront deux ministres à se rendre en Guyane pour calmer les tensions. Le Premier ministre a annoncé mardi soir que le ministre de l'Intérieur, Matthias Fekl, et la ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts, se rendront tous deux sur le département français, mercredi. Les deux ministres "poursuivront ainsi le dialogue avec tous les acteurs économiques, sociaux, politiques et les représentants de la société civile" lancé par la mission interministérielle arrivée samedi, "en vue de la conclusion d'un pacte d'avenir ambitieux" dont la signature "pourrait intervenir dans les meilleurs délais", a ajouté Bernard Cazeneuve.
A l'issue d'une réunion avec Matthias Fekl et Ericka Bareigts, le Premier ministre a indiqué que "le gouvernement prend acte que les rassemblements qui se sont tenus aujourd'hui n'ont fait l'objet d'aucun débordement et se sont déroulés dans un esprit d'apaisement (...) (il) réaffirme sa volonté d'apporter des solutions rapides concrètes et durables à ces aspirations".
"Pacte d'avenir ambitieux". "Il appartient désormais à chacun, en particulier aux élus, de prendre ses responsabilités et de s'associer à ces discussions dans l'intérêt de la Guyane, en vue de la conclusion d'un pacte d'avenir ambitieux. La signature de ce pacte pourrait intervenir dans les meilleurs délais", a-t-il ajouté.
Cette annonce est intervenue alors que la "journée morte" à laquelle appelait l'Union des travailleurs guyanais (UTG) a donné lieu mardi à "la plus grosse manifestation jamais organisée" sur le territoire, selon la préfecture : alors que 250.000 personnes vivent dans ce département d'outre-mer, la préfecture comptabilisait à midi (17H00 heure de Paris) respectivement entre 8.000 et 10.000 participants à Cayenne et entre 3.500 et 4.000 à Saint-Laurent-du-Maroni, les deux plus grandes villes guyanaises.