Le ministre de l'Intérieur a annoncé mercredi devant les députés avoir signalé auprès de la plateforme Pharos de la direction centrale de la police judiciaire les photos d'exactions du groupe Etat islamique tweetées par Marine Le Pen, afin qu'elle "puisse se saisir de l'affaire".
Une "abomination". Ces photos sont celles "de la propagande de Daech et sont à ce titre une abjection, une abomination et une véritable insulte pour toutes les victimes du terrorisme", a déclaré le ministre, qui répondait à une question du député socialiste Joachim Pueyo. "C'est la raison pour laquelle j'ai tout simplement demandé, conformément aux procédures en vigueur, que la plateforme Pharos de la direction centrale de la police judiciaire puisse se saisir de cette affaire, comme elle le fait à chaque fois que ces photos sont diffusées, de manière à réserver toutes les suites qui doivent l'être", a déclaré le ministre. Une séquence à voir sur Le Lab.
La plateforme internet Pharos recueille les signalements de contenus illicites reçus par les internautes comme des images pédopornographiques, jeux illégaux en ligne, tweets racistes ou homophobes. En 2013, elle avait recueilli 123.987 signalements. Des enquêtes pénales peuvent être ouvertes après ces signalements. Les contenus litigieux peuvent également être retirés à la demande de la police sans ouverture d'une enquête.
Trois photos d'exactions. Marine Le Pen a tweeté mercredi des photos d'exactions du groupe Etat islamique (EI, Daech sous son acronyme arabe) pour s'en prendre au journaliste de BFMTV-RMC Jean-Jacques Bourdin qui a selon elle "fait un parallèle" entre l'EI et le Front national (FN). Elle a posté trois photos avec le texte "Daech c'est ça!": un homme vêtu d'une combinaison orange sous les chenilles d'un char, un homme vêtu de la même manière enflammé dans une cage, et un corps d'homme décapité avec la tête posée sur le dos.