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avec AFP , modifié à
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau et de la Justice Didier Migaud se sont déplacés à Marseille ce vendredi pour présenter leur plan d'action face au trafic de drogue. Les ministres ont promis "un avant et un après", alors que le pays a connu plusieurs fusillades ces dernières semaines. Voici ce qu'il faut retenir de leur prise de parole. 

Poitiers, Rennes, Marseille... Que faire pour enrayer la violence liée au trafic de drogue ? Après plusieurs nouvelles fusillades sur le territoire ces dernières semaines, sur fond de trafic de drogue, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, ainsi que son collège à la justice, Didier Migaud, présentent leur plan pour lutter plus efficacement contre les narcotrafiquants

Ce qu'il faut retenir :

  • Le ministre de la Justice a annoncé la création d'une cellule de coordination nationale pour lutter contre les trafics
  • Didier Migaud souhaite également la fin des jurys populaire lors du jugement des crimes liés aux stupéfiants
  • Bruno Retailleau et Didier Migaud souhaitent une amélioration du régime des repentis, avec la création d'un statut de "collaborateur de la Justice"
  • Le ministre de la Justice veut "assouplir" l'excuse de minorité pour les plus de 16 ans pour les cas les plus graves

Didier Migaud annonce une "cellule de coordination nationale" pour lutter contre ce "fléau"

Le ministre de la Justice Didier Migaud a annoncé vendredi à Marseille la mise en place "dans les prochaines semaines" d'une "cellule de coordination nationale" pour lutter contre le "fléau" du narcotrafic.

"J'instituerai dans les prochaines semaines, en présence du Premier ministre, une cellule de coordination nationale chargée de dresser un état de la menace, fixer une stratégie opérationnelle et de la mettre en œuvre", a-t-il dit lors d'une conférence de presse avec Bruno Retailleau (Intérieur), précisant que "les équipes du parquet de Paris travaillant sur la lutte contre la criminalité organisée au niveau national (seraient) ainsi renforcées de 40%".

Le ministre de la Justice envisage le jugement des crimes liés aux stupéfiants sans jury populaire

Le ministre de la Justice Didier Migaud confie envisager le jugement des "crimes en bande organisée" liés notamment aux stupéfiants par des cours d'assises spéciales, composées uniquement de magistrats professionnels, à l'image des affaires de terrorisme.

Recourir uniquement à des magistrats professionnels plutôt qu'aux jurys populaires qui composent normalement les cours d'assises "permettrait d'éloigner le risque de pression exercée sur les jurés en vue d'orienter la décision judiciaire finale", a déclaré le garde des Sceaux lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.

Un combat difficile face aux narcotrafics

Lors de la présentation de son plan de bataille contre les narcotrafics, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a estimé qu'il "faudra des années pour que la pieuvre du trafic de drogue périsse". "Il faudra 15 ou 20 ans", a-t-il assuré devant les journalistes, assurant que la tâche sera difficile. "Mais, quand il y a une volonté politique, on y arrive", a-t-il conclu, estimant que la victoire de l'État était atteignable face aux trafiquants de drogue. 

 

Vers une amélioration du régime de protection des repentis

La question des repentis est au cœur de réflexions du ministre de l'Intérieur et du garde des Sceaux à Marseille. Didier Migaud a ainsi annoncé vouloir améliorer le régime de protections des repentis et souhaite ainsi que toute personne qui prévient la justice d'un crime, sera exemptée de peine, ou condamnée à une peine bien plus faible. 

Le ministre veut notamment créer "un statut de collaborateur de Justice" pour être plus cléments avec ceux qui aident la Justice. Un point sur lequel Bruno Retailleau s'est également dit favorable, lui qui souhaite "protéger les enquêteurs" au contact des trafiquants de drogue. Le ministre de l'Intérieur veut aussi lancer "une interdiction de paraître sur les points de deal" pour les criminels identifiés par la Justice. 

L'excuse de la minorité retravaillée

Face au rajeunissement des profils des trafiquants de drogue, le ministre de la Justice Didier Migaud veut "assouplir" l'excuse de minorité pour les plus de 16 ans, mais uniquement dans les cas les plus graves. Le garde des Sceaux souhaite également que la comparution immédiate soit désormais applicable aux 16 ans et plus, en cas d'implication dans un réseau de drogue.