1:35
  • Copié
Jean-Luc Boujon (à Échirolles)
À Échirolles, près de Grenoble, des élèves de maternelle ne peuvent plus sortir de leur école pour aller déjeuner. Le trajet jusqu’à leur cantine, qui passe par un point de deal, est jugé trop dangereux par le personnel encadrant.

À Échirolles, dans la banlieue de Grenoble, les enfants d'une école maternelle sont privés de cantine à cause des trafiquants de drogue du quartier. Les personnels qui, jusque-là, emmenaient les enfants manger dans un local à 100 mètres de l'école Elsa Triolet, refusent depuis une semaine de faire le trajet qui traverse le point de deal du quartier et qu'ils jugent trop dangereux. Les parents doivent désormais fournir le repas que leurs enfants vont manger dans l'enceinte de l'école.

"Ce n'est absolument pas admissible"

La maternelle Elsa Triolet, ce sont deux cubes de bétons posés au milieu des barres d'immeubles. À proximité, le point de deal du quartier que les enfants doivent traverser chaque midi pour se rendre au bâtiment de la cantine. Un trajet désormais jugé trop dangereux par les personnels qui accompagnent les enfants, explique Amandine Demore, maire d'Échirolles. 

"Sur le chemin de la cantine, on est obligé de passer à proximité des dealers, des guetteurs qui sont installés et qui peuvent intimider parfois les personnels communaux. Jamais ils ne se sont adressés aux enfants. Mais aux adultes, oui, c'est déjà arrivé qu'ils leur lancent une petite phrase, un mot. Il y a de quoi être inquiétés. En tout cas, ce n'est absolument pas admissible", affirme-t-elle.

"On vit toujours un peu dans la peur ici"

Même indignation chez Zihed, papa d'un petit garçon de 4 ans. "C'est scandaleux. La police vient, les jeunes s'en vont. Et dès que la police part, ils reviennent. En fait, ils sont partout. Ça nous scandalise et ça nous fait peur", lance-t-il au micro d'Europe 1. Et effectivement, depuis l'école, on peut voir trois guetteurs qui surveillent les allées et venues, explique cet habitant, effrayé à l'idée d'être vu en train de parler aux médias. "Je ne veux pas d'histoire sinon ils vont me cramer la voiture ! Ils vous surveillent maintenant, ils surveillent tout le monde ! On vit toujours un peu dans la peur ici..." s'inquiète-t-il.

Des habitants qui réclament plus de sécurité à l'État et qui appuient la demande du maire d'installer un commissariat de police sur la commune.