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Antoine Terrel , modifié à
Invité d'Europe 1, l'ancien Premier ministre Alain Juppé a rendu hommage à Jacques Chirac, mort jeudi à l'âge de 86 ans. 
INTERVIEW

Fidèle historique de Jacques Chirac, au point d'être surnommé par ce dernier "le meilleur d'entre nous", Alain Juppé l'a accompagné pendant une large partie de sa vie politique, jusqu'à devenir son Premier ministre en 1995. Invité d'Europe 1, l'ex-maire de Bordeaux a réagi à la mort de l'ancien président de la République, décédé jeudi à l'âge de 86 ans. "C'est d'abord l'homme que je pleure", déclare-t-il, faisant part de sa "profonde tristesse". 

"J'avais avec Jacques Chirac une relation d'homme politique à homme politique, mais surtout une relation de confiance et d'amitié comme il en existe peu dans le monde politique", ajoute-t-il au micro de Nathalie Levy. "Je ne sais pas si on peut parler d'une relation filiale", nuance toutefois le candidat malheureux à la primaire de la droite pour l'élection présidentielle de 2017. "C'est d'abord l'homme que je pleure", indique encore Alain Juppé. 

"Il m'a beaucoup donné"

Et l'actuel membre du Conseil constitutionnel de se souvenir de sa première rencontre avec celui qui deviendra son mentor. "La première fois que j'ai rencontré Jacques Chirac, c'était en 1976, dans son bureau à Matignon. J'étais un jeune fonctionnaire et un jeune fonctionnaire ne tutoie pas le Premier ministre. Nous n'avons jamais perdu cette habitude", explique Alain Juppé, qui, à l'instar de Jean-Louis Debré, autre proche de Jacques Chirac, n'a jamais renoncé à vouvoyer l'ancien président de la République. "Cela n’empêchait pas une très grande complicité", précise toutefois Alain Juppé. 

"Dès le départ, il s'est créé entre nous une vraie complicité, qui ne s'est jamais démentie", se remémore-t-il encore. "Il m'a beaucoup donné, et j'ai essayé de lui apporter mon énergie et ma fidélité."

Sans Jacques Chirac, "nous n'aurions pas l'euro"

Resté fidèle à Jacques Chirac, Alain Juppé continuait de rendre régulièrement visite à l'ancien président, diminué par la maladie. "Je l'ai vu constamment au cours de ces années", confirme-t-il, avant de mettre en avant "l'empreinte politique" de son ami, ainsi que "les engagements qui ont été les siens". Parmi ces engagements, l'ex-maire de Bordeaux loue particulièrement "l'engagement européen" de celui qui dirigea la France de 1995 à 2007. "Si en 1992, il n'avait pas pris fait et cause pour le traité de Maastricht, nous n'aurions pas l'euro", soutient Alain Juppé. "Il a toujours su entretenir avec les dirigeants allemands une relation de confiance", rappelle-t-il encore.