"Chacun sait que j'aime me battre, n'ayez pas peur", a souligné Rachida Dati vendredi lors de sa prise de fonctions comme ministre de la Culture, en promettant de défendre "l'exception culturelle" française et la "culture populaire".
"Je serai toujours là pour défendre l'exception culturelle"
"Je comprends (que cette nomination) puisse surprendre, moi, elle ne me surprend pas", a poursuivi celle qui était ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy de 2007 à 2009. "Elle répond à un véritable besoin, le besoin de la France que souvent on dit populaire, qui doit se sentir représentée. Par mon parcours, la culture est un combat, un combat de tous les jours", a martelé Rachida Dati, devant la patronne de France Télévisions Delphine Ernotte et celle de Radiofrance Sibyle Veil. Elle a dit vouloir "bâtir une nouvelle culture populaire pour tous (...), des quartiers à la ruralité".
"Je serai toujours là pour défendre l'exception culturelle", a-t-elle assuré, en mettant l'accent sur la nécessité de "rendre la culture encore plus présente dans toutes les villes et tous les territoires".
"Je sais personnellement (...) ce que je dois à la culture française"
Née le 27 novembre 1965 d'un père d'origine marocaine et d'une mère d'origine algérienne, la ministre est issue d'une famille de douze enfants et a été élevée dans une HLM de Chalon-sur-Saône. "Je sais personnellement (...) ce que je dois à la culture française : une liberté de penser, notamment pour les femmes, une liberté de parler, notamment pour les femmes, une liberté de créer, notamment pour les femmes", a-t-elle égrené. "Je suis très fière, très émue d'avoir été nommée par le président de la République sur proposition du Premier ministre", a-t-elle souligné.
"Nous avons en commun d'incarner la diversité culturelle qui fait la richesse de notre société", a-t-elle lancé à celle qui occupait le poste auparavant, Rima Abdul Malak, elle-même d'origine libanaise.
Parmi ses priorités, Mme Dati a cité la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris fin 2024, plus de cinq ans après l'incendie qui l'a ravagée. Elle n'a pas fait allusion à ses démêlés judiciaires, qui ont fait l'objet d'attaques de l'opposition à sa nomination. Rachida Dati est mise en examen depuis juillet 2021 pour "corruption" et "trafic d'influence passif par personne investie d'un mandat électif public" dans l'enquête sur des contrats noués par une filiale de Renault-Nissan, quand Carlos Ghosn en était le PDG. Elle nie toute irrégularité.
De son côté, Rima Abdul Malak a assuré être "restée libre de (ses) engagements, de (ses) prises de position" durant son séjour au ministère. Elle avait été désavouée en décembre par le président Macron, après avoir qualifié de "honte" pour la France l'acteur Gérard Depardieu, accusé de viols et de violences sexuelles qu'il conteste.