Grande favorite pour le poste de Première ministre, Élisabeth Borne était tout de même en concurrence avec l'ex-LR Catherine Vautrin, porte-parole de Nicolas Sarkozy durant la primaire des Républicains en 2016, comme le soulignait Europe 1. Et pourtant, la nomination de l'ancienne ministre des Transports à ce poste lundi n'était pas si évidente que cela. En réalité, le président Emmanuel Macron a changé d'avis au dernier moment. Il a cédé aux pressions de son propre camp.
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Jusqu'à ce week-end, le chef de l'État pensait nommer Catherine Vautrin, une femme de droite qui est actuellement présidente de la communauté urbaine du Grand Reims. Mais, lorsque la rumeur de cette nomination s'est répandue dans la macronie, le président a dû faire face à une levée de boucliers.
Une levée de boucliers contre la nomination de Vautrin
Les plus proches soutiens du président, tels que Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale issu du PS, ou encore François Bayrou, le patron du Modem, lui ont fait part de leur désapprobation alors même qu'Emmanuel Macron était en déplacement dimanche aux Émirats arabes unis. Plusieurs fidèles ont insisté sur la prise de position de Catherine Vautrin contre le mariage pour tous en 2013, lorsqu'elle était députée de la Marne. "Un marqueur incompatible avec la ligne progressiste", selon un marcheur historique.
En conséquence, de retour à Paris, et contraint de dévoiler le nom du nouveau locataire de Matignon après 22 jours de suspense, le chef de l'État s'est ravisé pour nommer Élisabeth Borne, celle qui était à la base son premier choix au lendemain de la présidentielle. Toutefois, il n'oublie pas pour autant Catherine Vautrin. Celle-ci pourrait hériter d’un ministère régalien. Un conseiller évoque pour elle le ministère de la Justice.