La colère est loin de retomber dans les rangs socialistes. Déchirés autour de la déchéance de nationalité pour les terroristes binationaux nés Français, mesure que le gouvernement compte bien inscrire dans la Constitution, les élus n'ont de cesse de s'opposer à l'exécutif. Pour le député frondeur Christian Paul, cette mesure va même "à l'encontre des principes républicains". "Nous ne gagnerons rien en efficacité, mais ceux qui défendent cette mesure perdront leur honneur", a-t-il assuré au micro d'Europe 1 lundi.
Une atteinte au principe d'égalité. Pour le député de la Nièvre, l'extension de la déchéance de nationalité est d'abord une atteinte au principe d'égalité devant la loi. "La citoyenneté est la même pour tous", a-t-il expliqué. "Si aujourd'hui la déchéance de nationalité est contestée par beaucoup, ce n'est pas par pitié pour les terroristes mais parce qu'il y a des millions de Français binationaux qui vivent ce symbole comme une atteinte très forte à leur appartenance au peuple français."
Une "faute politique majeure". Dans une interview au Journal du Dimanche, Manuel Valls avait réaffirmé sa volonté de mener l'extension de déchéance de nationalité au bout. Le Premier ministre avait également reproché à une partie de la gauche de "s'égarer au nom des grandes valeurs". Une déclaration qui fait bondir Christian Paul. "Le chef du gouvernement dit sans ambiguïté que les valeurs républicaines ne sont pas la boussole de l'action", a estimé l'élu socialiste, qui s'est dit "consterné" par cette "faute politique majeure".