La patronne du FMI Christine Lagarde a été renvoyée en procès devant la Cour de justice de la République pour son rôle, quand elle était ministre de l'Économie, dans l'arbitrage controversé à plus de 400 millions d'euros accordé à Bernard Tapie en 2008. En septembre, le ministère public avait requis un non lieu à son encontre. Les magistrats de la CJR n'ont donc pas suivi cette recommandation.
Lagarde conteste ce renvoi. L'ancienne ministre de l'Economie a immédiatement annoncé qu'elle allait déposer un recours contre cette "décision difficilement compréhensible" selon elle. Elle estime également "qu'il n'existe aucune charge qui puisse lui être imputée dans ce dossier" et avoir "toujours agi dans l'intérêt de l'Etat et dans le respect de la loi".
Le FMI lui réaffirme sa confiance. A Washington, le conseil d'administration du Fonds monétaire international a réaffirmé sa confiance à Christine Lagarde. "Le conseil d'administration continue d'exprimer sa confiance dans la capacité de la directrice générale à remplir efficacement ses fonctions. Le conseil continuera d'être informé de ce dossier", a déclaré le directeur de la communication de l'institution internationale, Gerry Rice.
Le ministre français des Finances, Michel Sapin, a déclaré que la directrice générale du FMI pouvait rester à son poste car "elle est présumée innocente".
Mise en examen pour "négligence". La directrice du FMI, d'abord placée sous le statut intermédiaire de témoin assisté, avait été mise en examen le 27 août 2014 pour "négligence" dans cette affaire. Les juges lui reprochaient notamment de ne pas avoir formellement contesté l'arbitrage une fois qu'il a été rendu. Christine Lagarde a de son côté toujours assumé la décision de préférer à la justice de droit commun la solution d'un arbitrage privé. "Je ne peux pas croire un seul instant qu'il y ait eu une volonté de quiconque d'orchestrer un arbitrage de complaisance", a-t-elle assuré durant l'enquête, affirmant n'avoir jamais abordé le sujet avec Nicolas Sarkozy ou l'un de ses collaborateurs.
404 millions d'euros. Début décembre, Bernard Tapie a été condamné par la cour d'appel de Paris à rembourser les 404 millions d'euros obtenus dans son litige avec le Crédit Lyonnais sur la revente d'Adidas.