Le Conseil d'Etat examine vendredi la circulaire Collomb, cosignée par Jacques Mézard, le ministre de la Cohésion des Territoires. Ce dernier a été interrogé dans la Matinale d'Europe 1 vendredi sur son rapport à ce texte contre lequel les associations sont vent debout, dénonçant le tri opéré parmi les migrants, mais surtout la remise en cause du principe d'accueil inconditionnel prévu par la loi.
"Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne". Et le ministre a pour le moins eu une réponse étonnante : "Je ne vous relirai pas la phrase de mon ami Jean-Pierre Chevènement, quand on est au gouvernement", a d'abord glissé Jacques Mézard dans un rire, faisant référence à la phrase prononcée en 1983, le jour où Jean-Pierre Chevènement a quitté le gouvernement : "Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne".
"Pas question de remettre en cause l'inconditionnalité". Mais rapidement, Jacques Mézard s'est repris, refusant de critiquer le texte porté par le ministre de l'Intérieur et préférant jouer la carte de l'unité : "Je suis solidaire du gouvernement et des efforts qui sont faits par Gérard Collomb". Le ministre de la Cohésion des Territoires a martelé que cette circulaire ne comportait aucun manquement au droit. "Il n’a jamais été question de remettre en cause le principe d’inconditionnalité. Il n’a jamais été question d’envoyer des services de police dans les centres d’hébergement d’urgence. (…) Jamais il n’a été question de prendre des gens qui sont dans les centres d’hébergement d’urgence pour aller vers des mesures de rétention. Jamais", a-t-il assuré.
"Connaître la véritable situation administrative". Alors quel est vraiment l'ambition de la circulaire Collomb ? Selon Jacques Mézard, elle sert "à savoir quelle est la véritable situation administrative de ceux qui sont dans l’hébergement d’urgence. (…) Nous voulons que les réfugiés, reconnus comme bénéficiaires du droit d’asile, puissent être correctement intégrés dans la société de ce pays", s'engage-t-il, rappelant que l'ouverture de 20.000 logements avait été demandée aux préfets pour l'année 2018. Mais qu'en est-il des autres, ceux qui n'ont pas le statut de réfugié ? "Quand ils sont dans l’hébergement d’urgence, on ne va pas les en sortir. En revanche, on veut leur proposer des solutions", indique le ministre, sans donner de détails.