Des agriculteurs qui n'ont plus le luxe d'attendre. Pour venir en aide aux exploitations agricoles au bord du gouffre financier, le président de la République Emmanuel Macron a annoncé samedi, alors qu'il était au Salon de l'agriculture, la mise en place d'un plan de trésorerie d'urgence. Ce dispositif est mis en place à compter de ce lundi et ce sont les préfets qui seront chargés de recenser les cas les plus en difficulté.
Mais il faut faire vite, les agriculteurs sont pressés. C'est le cas de Sophie et Gérard, qui possèdent 170 hectares de champs de blé à Castelnaudary (Hérault). Des terrains qui ne leur rapportent presque rien : "Aujourd’hui le prix du blé est à peu près à 180 euros la tonne, et en coût de revient on doit être dans les 170 euros. Si vous vendez 180 euros et que vous gagnez 170 euros, vous gagnez péniblement 10 euros par tonne", a décrit Sophie auprès d'Europe 1.
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Un soutien financier mais aussi moral
Un manque de rentabilité évident pour le couple d'agriculteurs. Conséquence : depuis 4 ans, ils rencontrent d’énormes problèmes de trésorerie. "Cette année, on va clôturer aux alentours de -40.000 euros" et pour être rentable explique Sophie, cette somme devrait s’élever à 70.000 euros, un écart conséquent.
L’arrêt net de l’activité semble désormais inévitable sans l’accompagnement promis. Mais ce que souhaite Gérard, le mari, c’est surtout, et au-delà de l’administratif, un soutien moral. Il n’en peut plus et songe au pire : "au suicide, on y pense. Ce sont des choses qui reviennent assez souvent… Mais au moins, ce ne sont que des pensées" concède-t-il. Gérard et Sophie pour qui le temps presse, attendent avec impatience la mise en place de ces permanences.