Abondance de normes, surtransposition ou encore suradministrations. Les ferments de la colère agricole de l'hiver dernier sont toujours au cœur des revendications des exploitants dix mois plus tard. Alors que l'"acte 2" du mouvement doit atteindre son pic ce lundi, les agriculteurs estiment que les promesses formulées par le gouvernement Attal au mois de février n'ont pas été tenues. Des manquements dont l'actuel Premier ministre, Michel Barnier, est tenu pour responsable.
"On tient tous les engagements", rétorque l'actuel locataire de Matignon qui est malgré tout ciblé par l'entourage de son prédécesseur. "Michel Barnier aurait dû ériger la loi d'orientation agricole en priorité, il a trop attendu pour la présenter au Sénat. C'est une faute grave qui pourrait nourrir une crise d'ampleur", tacle un proche de Gabriel Attal.
L'examen du texte a pris beaucoup de retard
À cause de la dissolution de l'Assemblée nationale, l'examen de ce texte, élaboré pour répondre à la colère du secteur, a pris beaucoup de retard, ce qui agace profondément les agriculteurs. Le gouvernement de Michel Barnier a d'abord temporisé avant d'annoncer que la loi d'orientation agricole reprendrait finalement son chemin au Sénat à partir du 14 janvier.
Pour aller plus loin, Matignon pourrait aussi décider de soutenir en parallèle un texte élaboré par deux sénateurs de droite, avec l'objectif de remettre à plat les points les plus contestés de la règlementation.