Le Premier ministre Manuel Valls a évoqué jeudi sa "colère" personnelle et une "honte" ressentie selon lui par les militants socialistes à la lecture du livre-confessions de François Hollande 'Un président ne devrait pas dire ça...'. Le chef du gouvernement l'a confié dans l'avion qui l'a emmené jeudi à Bordeaux, selon des propos rapportés par Le Monde. "Les 672 pages du livre ont provoqué la 'colère' du Premier ministre - il le reconnaît - et une forme de 'honte', selon lui, chez les militants et les élus socialistes", écrit le quotidien dans son édition datée de samedi. "C'est ce que je ressens, il ne faut pas se taire et toujours nommer les choses", a-t-il ajouté.
" Le livre a agi comme un révélateur "
"Un choc". La publication de l'ouvrage 'Un président ne devrait pas dire ça...', fruit d'une soixantaine de rencontres entre deux journalistes et le président, qui s'y livre sans filet, n'en finit pas de faire des dégâts au sein de la majorité. "Le livre a provoqué un choc, un abattement chez les parlementaires, il a agi comme un révélateur", a commenté Manuel Valls, selon Le Monde. Des propos d'un calibre inédit chez le Premier ministre, qui s'était jusqu'ici toujours montré loyal à l'égard d'un président dont la capacité à se présenter pour un second mandat semble sérieusement compromise.
Reprenant des propos critiques à l'égard de François Hollande déjà tenus mardi par le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone, le Premier ministre a estimé que "le pays a besoin d'incarnation". Les cinq prochaines semaines, dans l'attente de la décision de François Hollande de se présenter ou non à sa succession, seront "décisives pour la gauche de gouvernement", a ajouté Manuel Valls.
" Le pays a besoin d'incarnation "
2017 dans le viseur ? Chef d'une majorité déboussolée, Manuel Valls se pose en recours d'une gauche où de nombreuses personnalités ont déjà exprimé leurs ambitions en vue de 2017 - les ex-ministres Arnaud Montebourg et Emmanuel Macron, notamment. "A cause de la situation politique actuelle, j'ai le sentiment d'avoir une véritable responsabilité afin qu'on sorte le mieux possible de cette période périlleuse", a confié jeudi Manuel Valls, selon Le Monde. La veille sur France Inter, le Premier ministre avait défendu le bilan du quinquennat, se posant en garant de "l'espoir" et de la "fierté" de la gauche.