"Coopérer ou périr, signer un pacte de solidarité climatique ou un suicide collectif." Antonio Guterres, le secrétaire général de l'ONU, n'a pas mâché ses mots ce lundi à la tribune de la COP 27. Selon un rapport dévoilé ce lundi, les pays du Sud, en première ligne face au réchauffement, vont avoir besoin de 2.000 milliards de dollars par an d'ici à 2030 pour financer leurs actions climatiques, dont près de la moitié venant d'investisseurs extérieurs. Lundi, Emmanuel Macron a appelé à tenir les engagements pris et à interdire toute exploitation des grands fonds marins.
Des partenaires financiers éthiques et écoresponsables
Le chef de l'État, de retour en France, reçoit aujourd'hui 50 dirigeants des sites industriels français les plus polluants. Air Liquide, Saint-Gobain, Total, Lafarge... des grands groupes qui représentent 10% des émissions de gaz à effet de serre en France. Objectif pour Emmanuel Macron : les convaincre d'investir massivement pour décarboner leur entreprise.
Montrer l'exemple, c'est aussi ce que demandent les maires de quatorze villes françaises aux banques. Parmi les signataires, la maire de Paris, Anne Hidalgo, de Lyon, Grégory Doucet, de Grenoble, Éric Piolle ou encore de Rennes, Strasbourg, Poitiers, Annecy, Arcueil, Bensançon, Bourg-en-Bresse, Tours, Villeurbanne mais aussi la métropole du Grand Poitiers. Dans une tribune publiée dimanche, ils expliquent vouloir des partenaires financiers éthiques et écoresponsables. Des critères qui pèseront désormais dans le choix de banques de leurs collectivités. Autre maire engagé, celui de Bordeaux, Pierre Hurmic. Il a expliqué leur projet au micro d'Europe 1.
Un questionnaire précis pour les entreprises
Pour eux, l'objectif est que ces banques "cessent d'encourager et de financer des entreprises qui continuent d'être des moteurs dans le domaine d'extraction des hydrocarbures. Nous leur demandons notamment de répondre à un questionnaire très précis, de façon détaillée et sourcée, sur les engagements qu'ils sont prêts à prendre sur l'écoresponsabilité, mais aussi d'autres critères qui nous paraissent importants, comme l'égalité entre les femmes et les hommes dans leur entreprise ou leur position vis-à-vis des paradis fiscaux", explique Pierre Hurmic.
"Il parait important que les partenaires de la ville de Bordeaux se montrent exemplaires sur ces terrains-là. Ce que nous faisons à travers ce questionnaire, c'est une espèce de concurrence vertueuse", ajoute-t-il. L'idée est donc d'inciter les entreprises à être plus éthiques, au risque de perdre ces gros clients. "Et le fait que quatorze maires de grandes villes se sont engagés sur ce terrain-là prouve bien que le sujet est quand même préoccupant. Les villes sont de gros emprunteurs", rappelle Pierre Hurmic au micro d'Europe 1.