Il y a 25 ans, le préfet Claude Érignac tombait sous les balles d'Yvan Colonna le 6 février 1998. Des dizaines de milliers de Corses défilaient alors dans les rues. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin préside ce lundi la cérémonie d'hommage aux côtés de l'exécutif corse.
"Voir le bout du tunnel"
Cette visite est le signe d'un dialogue apaisé entre Paris et l'île de Beauté. Ce n'était pourtant pas gagné. Lancé depuis la mort d'Yvan Colonna, le processus de négociation prévoyait une rencontre toutes les six semaines entre l'exécutif corse et Gérald Darmanin. Mais à l'automne, l'annonce du rejet de la demande d'aménagement de peine de Pierre Alessandri, membre du commando Erignac condamné à la perpétuité, avait stoppé toute tentative de discussion.
Fin janvier, la cour d'appel de Paris a finalement accordé un aménagement de peine à Pierre Alessandri, la justice a validé un régime de semi-liberté pour l'homme. Cette décision de justice a éclairci l'horizon : "Je pense qu'on a une réunion de conditions sans précédent dans notre histoire partagée et que l'on peut enfin envisager de voir le bout du tunnel", explique Jean-Christophe Angelini, secrétaire général du Parti de la nation corse.
"Les discussions n'ont jamais vraiment cessé mais dans un format politique transparent, elles se sont arrêtées. Nous attendons un format en toute transparence, de manière à avancer et, je l'espère, à régler les problèmes", poursuit-il.
Un apaisement
Sur l'île, beaucoup d'élus espèrent un apaisement et un changement de ton. Tous ont encore en mémoire le discours d'Emmanuel Macron lors des 20 ans de la mort du préfet. "Ce qu'il s'est passé ici le 6 février 1998 ne se justifie pas, ne se plaide pas, ne s'explique pas", avait alors prononcé le président.
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Ce lundi à midi, le ministre de l'Intérieur déjeunera avec une trentaine de maires de l'île.