"C'est une polémique dont on se serait bien passé !", avoue un poids lourd de la macronie auprès d'Europe 1. La crise autour de Damien Abad, accusé de viol par deux femmes, déstabilise déjà le nouveau gouvernement d'Élisabeth Borne, dont les nominations ont été officialisées vendredi. Le ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées a toutefois refusé de démissionner, mettant en avant son "innocence". Une crise qui intervient alors que le tout premier conseil des ministres du gouvernement d’Elisabeth Borne se tenait ce matin à l’Élysée.
Les accusations contre le ministre des Solidarités ont, en partie, éclipsé ce rendez-vous, censé lancer véritablement le second quinquennat d’Emmanuel Macron.
"Aucun membre du gouvernement n'avait connaissance de ces faits"
À l’issue de ce conseil, et pour son premier compte rendu, la nouvelle porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, n’a eu d’autre choix que d’afficher une certaine distance avec son nouveau collègue. "La ligne du président de la République et les propos de la Première ministre Élisabeth Borne hier (dimanche) ont été très clairs : tolérance zéro pour les délinquants sexuels, respect, écoute totale pour toutes les victimes présumées", a-t-elle déclaré en conférence de presse lundi midi.
Olivia Grégoire a poursuivi : "Comme souvent dans ces affaires, l'enjeu est ici l'établissement de la vérité. C'est à la justice de le faire (...). À ma connaissance, aucun membre du gouvernement n'avait connaissance de ces faits (reprochés à Damien Abad)." Celui qui est vu comme la prise de guerre d'Emmanuel Macron du côté des Républicains devient un boulet pour l'exécutif à un moment charnière, à trois semaines des élections législatives.